Les deux Royal
Brève

Les deux Royal

Il y a deux manières de raconter en images le retour de Ségolène Royal, pour un  journal de 20 Heures.

On pourrait passer la revue des positions écologistes de la nouvelle ministre, et des dossiers qui l'attendent. Tiens, elle était contre la taxe carbone (mauvais point). Mais aussi contre les gaz de schiste (bon point). Sur Notre Dame des Landes, elle s'était prononcée pour un "moratoire" (bon point). Et s'agissant du grand chantier qui l'attend, celui de la loi sur la transition énergétique, que peut-on deviner de ses positions ? Peut-on rappeler les données du problème ?

La transition énergétique, France 2 l'évacue en un mot, pour passer à toute allure à "l'autre" Ségolène, celle dont France 2 pense que tout le monde l'attend, celle qui parle au cerveau reptilien : la Ségolène qui a pris "sa revanche sur le destin", destin qui se résume en quelques images. Une scène de couple : Royal-Hollande, frais émoulus de l'ENA, posant devant l'Assemblée ; une scène de famille : papa donne la bouillie aux enfants ; et très vite, 2007 et la robe bleue de la fra-ter-ni-té, et le temps des défaites : le rendez-vous avec Hollande, chaise contre chaise, paparazzé à travers les fenêtres de Solférino, le soir de la victoire de Sarkozy ("leur couple n'a pas résisté, mais leur complicité politique est intacte"), puis 2011 et les larmes de l'élimination à la primaire, enfin 2012, et les derniers épisodes (tweet et scooter) qui viennent parachever cette légende de princesse maudite, cortège d'ombres et de lumières, d'humiliations et de revanches, qui semble dessinée pour une néo-émission de Frédéric Mitterrand. Vivement qu'elle pleure en parlant d'écologie : c'est ainsi qu'elle rendra le dossier intelligible à Pujadas.

Si la télé se jette sur ce concentré de passions bouillonnantes, c'est parce qu'il tranche sur l'habituelle autocensure des dirigeants du PS, habitués depuis le berceau à dissimuler leurs ambitions sous le masque des combats de motions et d'idées. Et qui y parviennent non sans mal. A la même heure, Manuel Valls est sur TF1. Gilles Bouleau l'asticote gentiment sur ses dérapages droitiers passés : alors, vous voulez toujours en finir avec les 35 heures ? Et avec le mot socialiste ? L'homme de marbre devait s'y attendre, il ne tremble pas. Il a préparé sa parade : il n'est qu'un exécutant-de-la-politique-décidée-par-le-président-de-la-République. Il se lance. "Moi je fixe..." Catastrophe. "Euh, je mets en oeuvre la politique fixée par le président". C'est parti.

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