, qui a maintenu sa candidature contre la liste Verts-FDG de Eric Piolle, arrivée en tête (eh oui, un Vert pourrait emporter la mairie. Anne-Sophie Jacques est sur place depuis hier, pour observer à la loupe le laboratoire de Grenoble). Safar s'est maintenu malgré le déluge de textos comminatoires de Paris toute la journée d'hier et même, parait-il, un appel téléphonique de Ayrault en personne. Pour autant, à France Inter ce matin, Harlem Désir s'est bien gardé d'appeler explicitement à voter Piolle à Grenoble. Il ne faut tout de même pas exagérer.

Que dit cette "panique" des Etats majors parisiens ? Elle rappelle une réalité simple. Rabotés par le haut par la commission européenne, les pouvoirs nationaux sont aussi rabotés par le bas par les pouvoirs locaux. Le retrait de l'investiture socialiste à Safar ne lui fera pas perdre une voix. Peut-être même lui en fera-t-elle gagner. Le ralliement à Gaudin d'une élue marseillaise guériniste ne lui fera pas perdre une voix. Et sans doute gagner. Idem pour le retrait immédiat d'investiture de l'UMP au candidat de Villeneuve Saint georges, qui a fusionné avec le FN. Assez de leçons de morale, de "ces Messieurs de Paris".

Quant au pouvoir généralement attribué aux medias, ses limites sautent aussi aux yeux dans certains résultats. Sans reparler des réélections de Copé, Woerth ou Balkany, vous vous souvenez de ce candidat présenté par le FN à Avignon, Philippe Lottiaux, qui avait avoué au Petit journal qu'il habitait Paris, débarquait dans la ville, et allait faire "pas mal d'allers et retours entre Paris et Avignon" ? Il est en tête, et pourrait emporter la mairie. Vous vous souvenez de cette candidate corse, Caroline Bartoli, qui se présentait à la place de son mari inéligible, et que France 3 Corse avait montrée en perdition, cherchant en vain dans ses fiches des réponses aux questions les plus anodines ? Buzz immédiat, risée générale des internautes. Résultat ? Elue au premier tour à Propriano avec 69% des voix.