Murdoch : la reine des tabloïds mise à nu par la justice
Brève

Murdoch : la reine des tabloïds mise à nu par la justice

Face au tribunal, l'ex-patronne des tabloïds de Murdoch pleure. Rebekah Brooks, accusée, comme six autres personnes, de complicité de piratage et d'écoutes téléphoniques, dit avoir tout ignoré des pratiques du journal à scandale News of the World, et ne pas avoir su non plus que le piratage était .... illégal. Et quand on l'interroge sur sa vie privée, elle détaille ses échecs successifs, les larmes aux yeux.

Comme six autres membres du groupe de presse Murdoch (dont son mari, Charlie Brooks, et son ancien amant Andy Coulson, qui fut aussi conseiller de David Cameron) Brooks (45 ans) est jugée devant un tribunal de Londres. Elle est accusée de piratage de téléphones de diverses personnalités, de double entrave à la justice, et de corruption de fonctionnaires (versement de pots de vin). La justice se penche en effet sur les écoutes illégales pratiquées à grande échelle pendant qu'elle était à la tête des journaux britanniques du groupe Murdoch. Brooks a témoigné pendant trois jours.

Brooks et son mari Charlie quittant le tribunal picto

"Brooks : ma vie amoureuse est un accident de voiture" titrait le Daily Mail samedi 22 février 2013, le seul à avoir mis l'accent sur la vie privée de Brook.

Brooks a expliqué qu'elle était totalement innocente. Lorsqu'elle était patronne de News of the World entre 2000 et 2003, a-t-elle assuré, personne ni parmi les journalistes, ni dans l'administration du journal ne l'avait informée ni ne lui avait demandé son accord pour pirater des lignes téléphoniques de personnalités afin d'alimenter les articles.

Elle nie donc particulièrement avoir été mêlée au piratage du répondeur du téléphone mobile de Milly Dowler, une fillette disparue en mars 2002, avant d'être retrouvée assassinée. Brooks dément même que quelqu'un de News of the World ait effacé des messages, ce qui a fait croire à la police et aux parents qu'elle était vivante. Brooks ajoute qu'elle était en vacances à Dubai pendant cette affaire, qu'elle a donc suivi de loin. Elle ajoute qu'elle n'a su qu'en juillet 2011 que le repondeur téléphonique de Dowler avait été piraté, et que cela l'avait "horrifiée".

Si Brooks a donc passé de mauvais moments devant le tribunal de Londres, elle a été lavée d'un chef d'accusation. On la soupçonnait d'avoir donné son accord pour payer près de 5 000 euros pour une photo (finalement non publiée) du prince William portant un bikini lors d'une fête dans une académie militaire.

Elle a, par contre, reconnu sans problème avoir fait appel à des détectives privés, comme d'autres journaux selon elle. Elle a indiqué qu'elle avait accepté de payer 250 000 dollars pour une interview exclusive d'une prostituée américaine, qui avait été vue dans une voiture avec Hugh Grant en 1995.

Paradoxalement, l'ancienne directrice de News of the World a subi pendant les audiences ce que ses journaux faisaient subir aux autres. Sa vie privée a été évoquée devant le tribunal et étalée dans le Daily Mail, de son premier mariage raté à ses difficultés à avoir des enfants malgré de longs traitements, jusqu'au moment où elle a eu recours à une mère porteuse. Elle a finalement déclaré avoir été heureuse lorsqu'elle épousé son actuel mari, Charlie Brooks.

Elle souligne avoir prévenu Charlie de ses traitements sans succès contre l'infertilité et que "s'il voulait des enfants, elle n'était sans doute pas la bonne personne. Mais nous avons surmonté cette difficulté, et il m'a dit qu'il voulait quand même se marier avec moi". Mariés en 2012, ils ont finalement eu un enfant via une mère porteuse en janvier 2013, six mois avant son arrestation, qui a précédé le procès actuellement en cours en ce début 2014.

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