HSBC : de nouveaux noms
Brève

HSBC : de nouveaux noms

Des noms, toujours plus de noms ! Après Le Monde qui a révélé en début de semaine l’identité d’une poignée de personnalités ayant détenu un compte dans la filiale suisse HSBC, c’est au tour de Mediapart de balancer des noms. Si Le Monde dévoilait uniquement l’identité des personnes ayant accepté de répondre aux questions du journal, Mediapart n’a en revanche pas la même pudeur.
Mais qui sont ces 3000 noms, sur la liste des détenteurs de comptes dans la filiale suisse HSBC établie d’après les fichiers livrés en 2009 par Hervé Falciani aux autorités françaises ? Depuis les révélations du Monde lundi, on connait l’identité d’une partie de ces "commerçants, chirurgiens, avocats, comédiens, chanteurs, antiquaires, sportifs…" figurant, à tort ou à raison, sur la liste : Alain Afflelou ou le footballeur Christian Karembeu, résidents suisses et donc titulaires d’un compte en toute légalité, ainsi que le diplomate Jean Lévy, le cinéaste Cédric Klapisch ou encore l’ancien directeur adjoint du Monde, Laurent Greilsamer.

Le quotidien a choisi de ne dévoiler que l’identité des personnes ayant accepté de répondre aux auteurs de l’enquête. Restaient anonymes "un ancien coéquipier de M. Karembeu en équipe de France, […] deux monstres sacrés du cinéma français, un humoriste star, une vedette de la chanson, une ancienne Miss France. Et un sénateur (UDI)." Un anonymat éphémère puisque Mediapart vient de combler une partie des trous. Sont ainsi nominés – pardon, nommés – Jeanne Moreau et Michel Piccoli, ou plus exactement son épouse, Ludivine. Toutes deux ont accepté de répondre aux sollicitions de Mediapart et disent avoir régularisé leur situation en 2013 et 2012, donc relativement tard. La première a écopé d'une amende, la seconde dit avoir transféré l’argent sur un compte français, après avoir payé des pénalités, sans pour autant avoir été entendue par les autorités françaises. Son époux Michel apparaît sur les listes comme ayant-droit du compte aujourd’hui clos.

"C’est extrêmement désagréable, il y a un côté inquisiteuR"

Certains anonymes ont refusé de parler, mais Mediapart n’a pas la pudeur du Monde : ainsi découvre-t-on le nom du deuxième footballeur sur la liste, Christophe Dugarry. Son cas est "considéré comme prioritaire, en 2010, par le procureur de la république de Nice, Éric de Montgolfier, à l’époque où le magistrat était chargé du dossier". En effet, "Dugarry, considéré par HSBC comme un VIP, est le bénéficiaire économique d’un compte à l’étranger sous le couvert d’une société écran". Difficile, du coup, de plaider l’ignorance. Quant au sénateur UDI, il s’agit d’Aymeri de Montesquiou, élu du Gers. Ce dernier s’agace des questions posées par Mediapart et prétend que "c’est extrêmement désagréable ce genre de questions quand même, il y a un côté inquisiteur. […] Je n’ai pas de compte en Suisse, je n’en ai jamais eu". Pourtant, affirme le site, "un des enquêteurs de la DNEF qui a traité le dossier HSBC se souvient d’un compte ouvert dans les années 1990."

Ainsi, comme dans l’enquête du Monde, les personnalités épinglées se disent soit fraudeurs malgré eux soit victimes d’une erreur. Des erreurs ? Possible. Mediapart assure que "des personnalités se trouvent sur ces listings, mais leur compte, déclaré ou non, a été ouvert ailleurs qu’à la HSBC". C’est le cas de l’homme d’affaires Jean-Louis Bouchard, un des actionnaires...de Mediapart, qui assure n'avoir jamais eu de compte chez HSBC et précise : "ayant résidé plusieurs années à Genève de 1984 à 1988, il est possible que j'ai eu à l'époque un compte dans une banque rachetée ultérieurement par HSBC. Si tel était le cas, ce compte serait dormant depuis de nombreuses années et serait immédiatement régularisé". Conclusion de Mediapart : les données doivent être manipulées avec "un luxe de précaution".

Ces erreurs sont-elles la preuve que la liste de Falciani a été falsifiée de la part des autorités françaises ? Une hypothèse écartée lundi par Le Monde sur la foi des déclarations du procureur de Paris François Molins et des conclusions du rapport du député socialiste Christian Eckert. Mais les Suisses, les premiers à dénoncer une falsification de la liste, n’en démordent pas. La semaine passée, Le Point a pu consulter le rapport des enquêteurs helvètes qui assurent que "les listings contenant «des dizaines de milliers de numéros de compte, noms de détenteur, avoirs, détails des relations bancaires ainsi que de nombreuses autres informations» ont été trafiqués. Un exemple ? La dernière modification du fichier dénommé "code_pp_asset_200702.del" a eu lieu le 25 février 2009 alors que les ordinateurs d'Hervé Falciani ont été saisis le 20 janvier. De plus, «la taille dudit fichier diffère»." A suivre.

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