"Les enfants appartiennent à l'Etat" : la fausse citation d'une sénatrice
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"Les enfants appartiennent à l'Etat" : la fausse citation d'une sénatrice

Elle poursuivra en diffamation tous ceux qui lui attribueront ces propos : "Les enfants n'appartiennent pas à leurs parents. Ils appartiennent à l'Etat". Depuis plusieurs mois, cette citation de la sénatrice socialiste Laurence Rossignol traîne sur la toile pour alimenter plusieurs rumeurs et une pétition du collectif Civitas. Or, Rossignol assure ne pas avoir prononcé cette phrase. @si a retrouvé l'extrait vidéo.

Le 27 janvier 2014, le collectif Civitas a lancé une pétition intitulée : "Nos enfants n'appartiennent pas à l'Etat". Objectif ? Défendre l'école à domicile, les écoles "hors contrat" car l'Education nationale voudrait "endoctriner" les enfants. Et qui dit endoctrinement, dit forcément l'enseignement de la théorie du genre (et autres rumeurs infondées). La pétition s'appuie sur une citation attribuée à Laurence Rossignol : "Les enfants n’appartiennent pas à leurs parents, ils appartiennent à l’Etat", aurait-elle déclaré le 5 avril 2013 dans l'émission de Taddeï. Cette citation traîne un peu partout sur la toile : ici, ici ou encore .

On a retrouvé l'extrait de Ce soir ou jamais. Or, la citation qui circule est erronée. Dans un débat consacré à la laïcité, Rossignol explique effectivement que "les enfants n'appartiennent pas à leurs parents". Mais jamais, elle ne précise qu'ils appartiennent à l'Etat. C'est pour défendre la neutralité de l'école laïque qu'elle a prononcé la première partie de la phrase.

Voici la citation exacte : "La laïcité, c'est ce qui protège l'enfant et garantit aux enfants les mêmes droits et l'accès aux mêmes valeurs. Les enfants n'appartiennent pas à leurs parents. Donc la République doit leur offrir... [elle est coupée]. Chaque enfant doit pouvoir accéder à des lieux qui lui permettront lui-même, ensuite, de faire son choix. C'est le cadre de l'école publique".

 Extrait vidéo   picto

Comment expliquer que la citation ait-été tronquée par la suite ? Un tweet, publié le soir-même de la diffusion de l'émission, est peut-être à l'origine de la rumeur :

Interrogée sur Europe1, Laurence Rossignol a fait savoir qu'elle porterait plainte contre tous les sites qui relaieraient cette citation erronée : "Ces propos sont diffamatoires, parce qu’ils associent mon nom et ma pensée à un totalitarisme et aux pires dictateurs donc ils portent atteinte à mon honneur. Ils méritent des suites judiciaires que je compte leur réserver. J’ai l’intention de porter plainte en diffamation contre ceux qui utilisent cette phrase et en font une phrase clé de leur propagande. Je vise l’ensemble des sites et des mouvements qui appuient toute leur argumentation sur cette phrase falsifiée comme le collectif JRE ou Egalité et Réconciliation".

L'occasion de lire la chronique de Daniel Schneidermann : "Ecole : une panique masturbatoire".

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