déconstruire les stéréotypes sexués. Voici un cas d'école. La marque de téléphones soi-disant intelligents Samsung occupe en ce moment les panneaux publicitaires du métro parisien avec trois affiches que voici :

La première est orange, on y voit (entre autres) un squetteborde, un casque…

… un gant de boxe, des haltères, un ballon de basket, des lunettes de soleil. Et dans le téléphone, une image de pieds sur un squetteborde. Cette affiche s'adresse à Monsieur, qui est un sportif. Il lui faudra donc une coque de téléphone de couleur orange. Logique.

La deuxième affiche est verte, on y voit (entre autres) un vélo d'homme, un noeud-papillon, des lunettes de vue…

… un ticheurte avec une moustache. Et dans le téléphone, l'image d'une assiette de petits pois. Cette affiche s'adresse là encore à Monsieur qui est un écologiste ou du moins un fervent de la nature,lequel s'enquerra d'une coque de téléphone verte. Imparable (de lapin).

La troisième affiche est rose, on y voit (entre autres) deux sacs à main, un sèche-cheveux, un jupon, un porte-monnaie, des lunettes de Lolita…

… un soutien-gorge, un bâton de rouge à lèvres, un coeur, un petit chien ridicule. Et dans le téléphone, une image de main aux ongles faits tenant une fiole de vernis à ongles. Cette affiche s'adresse donc à Madame qui n'est pas sportive, pas écologiste, mais qui a tout d'une écervelée collectionneuse de sacs à main roses. Elle achètera donc une coque de téléphone rose. Obligée.

La publicité n'invente rien, c'est bien connu. Elle ne fait que recycler l'air du temps. Soit. Admettons. Mais elle véhicule aussi des clichés rances, des stéréotypes réactionnaires. C'est vrai, quoi, pourquoi ils ne seraient pas couleur fuchsia, ces sacs à main ?

L'occasion de lire ma chronique intitulée Male Gaze: l'analyse était presque parfaite.