L'innommée de chez Pujadas
Brève

L'innommée de chez Pujadas

Et s'il n'en reste qu'une, ce sera la télé française.

Ca débat sec, autour de Pujadas. Sujet central : Hollande. Après un zakouski d'une heure sur le virage à droite, on plonge dans le coeur du sujet : l'Affaire. Quelle affaire ? L'Affaire, voyons. "Les questions sentimentales qui agitent sa vie personnelle" (Pujadas). Il y a du beau monde. Le Foll contre Guaino, et côte à côte, Giesbert et Barbier. Et Nathalie Saint-Cricq, Madame People de France 2. Et une consoeur britannique, forcément britannique (incarnant à elle seule l'enfer-repoussoir des tabloïds dont nous ne voulons pas chez nous). Tout ce monde, donc, pour débattre de "l'Affaire".

Mais l'Affaire, vue par France 2, a une caractéristique : elle n'est jamais nommée. Tout au long d'un débat d'une heure quinze, le nom de Julie Gayet n'est pas prononcé une seule fois. Pas davantage que les détails (la rue du Cirque, l'appartement, etc). Rien. "Est-ce qu'un président sort casqué d'un immeuble pour monter sur un scooter ?" interpelle Barbier, dans un grand accès de hardiesse, démontrant ainsi qu'il a lu les infâmes tabloïds. Le seul nom propre prononcé, une fois ou deux, est celui de Valérie Trierweiler. "Le sort de la première dame, son état de santé dont on ne sait rien, c'est une affaire privée, ou ça a un caractère public ?" demande Pujadas à FOG et Barbier. Il s'informe, Pujadas. Il cherche une boussole, auprès des maîtres à penser de l'hebdocratie française. Il a bien du mal, avec un FOG qui, dans le même mouvement, proclame son attachement à la tradition française, et rappelle que sous Kennedy, "la Maison Blanche était un baisodrome".

C'est comme un nouveau jeu de société : on traite de l'affaire sans jamais en rappeler les détails. Si on pouvait, on ferait des mimes. Il est étrangement question des joggings de Sarkozy, de l'accordéon de Giscard -"un grand séducteur" (Saint-Cricq), de même que, tenez-vous bien, De Gaulle lui-même ("mais avant d'être président" nuance immédiatement FOG). Les hebdos en perdition s'envoient leurs couvertures à la figure : "L'affaire de Closer" je ne l'aurais pas publiée" (FOG). "Mais tu as fait la Une avec Cecilia il y a cinq mois" (Barbier). "Est ce que vous voulez insinuer que la situation personnelle de François Hollande dit quelquechose du tempérament de François Hollande, y compris de son tempérament politique ?"demande Pujadas à la Britannique de service. Que dit cette entorse élémentaire aux règles du journalisme (débattre pendant une heure de faits que l'on n'a pas rappelés) ? Que dit ce silence ? En tout cas, on n'entend que lui.

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