Facebook espionne les brouillons de vos messages
Brève

Facebook espionne les brouillons de vos messages

Facebook sait quand que vous décidez de ne pas publier une partie du message que vous avez tapé. C'est une étude réalisée par un universitaire et un spécialiste de psychologie sociale employé par Facebook qui l'affirme. L'étude s'intéresse à l'autocensure des utilisateurs de ce réseau social, qui, on l'apprend au passage, peut analyser ce que vous tapez, et voit donc si vous avez finalement décidé de supprimer quelque chose avant de publier la version finale de votre message.

Facebook s'intéresse à ce que vous choisissez de ne pas mettre en ligne explique en détail "Auto-Censure sur Facebook" une étude (PDF), très sérieuse signée de Sauvik Das (étudiant en doctorat à l'université Carnegie Mellon) et Adam Kramer (ancien de Carnegie Mellon, docteur en psychologie sociale, acutuellement Data Scientist chez Facebook où il travaille depuis juillet 2010sur "emotion expression, psycholinguistics and statistical methods").

Cette étude est signalée par Jennifer Golbeck (directrice de l'Human-Computer Interaction Lab, et professeur associée à l'université du Maryland) qui la commente, par ailleurs.

Les auteurs de cette étude ont travaillé sur les données de 3,9 millions d'utilisateurs américains ou anglais de Facebook sur une période de 17 jours (du 6 au 22 juilet 2012). Ils ont constaté que 71% d'entre eux avaient au moins une fois censuré une partie d'un message ou d'un commentaire avant de le poster sur Facebook.

Ils précisent qu'une message ou qu'un commentaire était considéré comme censuré, s'il n'avait pas été publié dans les dix minutes suivant sa composition. L'analyse a été faite sur des contenus anonymisés. Mais les données conservées permettaient de savoir si l'utilisateur était un homme ou une femme, son âge etc...

Selon les auteurs, le contenu auto-censuré n'est pas envoyé sur les serveurs de Facebook. "Quoiqu'il en soit, nous savons maintenant que les solutions mises en place par Facebook ne permettent pas d'éviter de manière efficace l'autocensure, en raison de problèmes de réglementation." concluent-ils

Jennifer Goldbeck (auteur de Analyzing the Social Web, ouvrage sorti en mars 2013) qui remarque cette étude, explique la méthode employée par Facebook: le réseau social envoie à votre navigateur Internet (Safari, Firefox, Internet Explorer) un code qui analyse automatiquement ce que vous tapez dans une fenêtre de texte, et envoie des métadonnées à Facebook.

Goldbeck a demandé à Facebook si la collecte de ce type de renseignement était comprise dans les conditions d'utilisations en matière de vie privée que l'internaute accepte quand il rejoint Facebook. Le réseau social estime que oui.

Goldbeck souligne que l'étude indique que Facebook n'envoie qu'une information permettant de savoir si oui ou non vous avez auto-censuré un message, mais pas le texte de la partie non-publiée de ce message. Elle ajoute que c'est techniquement possible de lire ce que vous avez supprimé avant d'envoyer le message final sur Facebook, même si ce réseau social assure ne pas le faire.

Goldbeck compare cette analyse avec l'une de celles que la NSA (National Security Administration dénoncée par l'ex-agent de la CIA, Edward Snowden) pratique. Bien que cela paraisse identique, Facebook et la NSA étudient des métadonnées. Par contre, la NSA ne surveille que ce que vous avez publié, alors que Facebook, analyse des éléments que vous choisi intentionnellement de ne pas partager, de ne pas publier. Et ceci sans en informer explicitement l'utilisateur qui ne peut, absolument pas le deviner même s'il lit en détail et comprend les conditions d'utilisation.

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