Hollande, check up politique
Brève

Hollande, check up politique

Nous sommes tous d'accord sur ce plateau : l'opération de la prostate de Hollande, en février 2011, n'a eu médicalement aucune conséquence.

Aucune. Ceci posé, et merci Docteur de l'avoir rappelé, allons plus loin, chers télespectateurs, avec nos spécialistes de l'urologie, des sondes urinaires, de la transparence médicale, de la cortisone de Pompidou, du cancer de Mitterrand, des AVC de Chirac, et restez avec nous : voici sur le plateau, en exclusivité, le chirurgien qui a opéré François Hollande.

L'obscène emballement sur l'opération de la prostate de Hollande aura au moins eu un mérite : amener les chaînes et les sites à ressortir les images d'archives de Hollande en février 2011. Le Hollande de 2011, quelques mois avant l'affaire DSK, est un futur loser de la primaire socialiste, esseulé sur les quais de gare. Surtout, c'est un Hollande mince. Trop mince à l'époque pour attirer le regard des éditocrates, qui n'en ont que pour DSK. Mais qui, en raison justement de cette modestie, de cette solitude, pouvait néanmoins attirer l'attention. Ah, ce Hollande solitaire, qui affronterait la finance à mains nues !

C'est dans sa minceur et sa solitude que Hollande est apparu comme un type normal, le meilleur antidote à l'énervement permanent qu'incarnait Sarkozy. Humainement adepte du consensus, n'affichant aucun tropisme personnel pour l'argent, à la différence de son adversaire de l'UMP et de son principal concurrent d'alors au PS, comment s'étonner qu'il soit apparu comme une solution acceptable ?

Presque trois ans ont passé. En trois ans, Hollande, élu, s'est retrouvé emprisonné dans la paralysie française. Sur l'argent, l'afffaire Cahuzac (que Mediapart lançait voici exactement un an) est venue balayer l'image du Hollande désintéressé, pour lui substituer celle d'un technocrate tellement déconnecté de la cupidité humaine, qu'il n'a jamais flairé en Cahuzac le fraudeur probable, malgré mille signes et autant d'alertes, et lui a incompréhensiblement maintenu sa confiance jusqu'à l'aveu final. L'homme du consensus ? Oui, jusqu'à l'absurdité tragique de la solution Leonarda (elle peut rentrer, mais elle seule), taillée sur mesure pour ne fâcher ni Valls ni Ayrault, mais seconde démonstration d'un aveuglement humain désolant. Ne parlons même pas de la politique suivie, de la pusillanimité fiscale, de la capitulation des hausses de TVA. Ce n'est pas une question personnelle. Quiconque, élu à sa place, qui n'aurait pas posé dès son élection l'acte décisif d'une sortie de l'euro, ou à tout le moins d'une renégociation radicale des rapports avec l'Allemagne, se serait retrouvé pareillement paralysé. C'est mécanique, et n'a rien à voir avec la biologie.

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