Gaz de schiste : fin de l'eldorado aux USA ? (Le Monde)
Brève

Gaz de schiste : fin de l'eldorado aux USA ? (Le Monde)

C'était censé être le nouvel eldorado des hydrocarbures au moment où les réserves d'hydrocarbures conventionnelles diminuent. Mais en fait, non : "la révolution du gaz de schiste touche à sa fin [aux Etats-Unis], tuée par un effondrement des prix lié à la surproduction", annonce Le Monde. Ce n'est pas pour autant, la fin du gaz de schiste : outre-atlantique, les situations varient d'un bassin à l'autre.



De nouvelles ressources insoupçonnées, des créations d'emplois par milliers, des rentes en or pour les propriétaires ayant des gisements : voilà comment était présentée l'exploitation des gaz de schiste aux Etats-Unis en 2010. Un "eldorado" que les compagnies pétrolières souhaitaient exploiter également en France, malgré les risques écologiques. Trois ans plus tard, on assiste pourtant à un retournement de situation. Car l'exploitation des gaz de schiste est coûteuse et le prix de ces hydrocarbures a chuté. "Suivant les zones, le coût d’extraction du gaz oscille entre 3 et 8 dollars par million de British thermal unit (soit 28 m3) alors qu’il n’est vendu que 3,77 dollars. A ce prix, il n’est pas rentable", écrit Le Monde. Un manque de rentabilité déjà évoqué par @si en novembre 2012.

Trop de production, pas assez de demande, des coûts d'exploitation élevés en raison de la fameuse fracturation hydraulique (pour vous rafraichir la mémoire, c'est ici) : le secteur est en crise. La preuve ? Les pétroliers sont en train de faire marche arrière. Le Monde rappelle que le patron d’ExxonMobil, Rex Tillerson lançait un avertissement dès juin 2012 : "Nous sommes en train d’y laisser notre chemise". Selon l'analyse de l'agence Bloomberg, citée par Le Monde, "comme Shell, d’autres multinationales de l’énergie et des matières premières (Total, BP, BHP Billiton, Chesapeake…) ont déprécié ou tenté de céder des actifs. Les compagnies ont réduit de moitié leurs investissements en Amérique du Nord dans le pétrole et le gaz non conventionnel, qui sont tombés de 54 milliards de dollars au premier semestre 2012 à 26 milliards pour les six premiers mois de 2013".

Pour Le Monde, "la fête est finie" picto

Pour autant, si le secteur traverse une crise, les situations varient d'un gisement à l'autre. Par exemple, "une étude publiée en octobre par l’Administration américaine de l’énergie (EIA), dépendante du ministère de l’énergie, révèle que [le gisement] Marcellus a réservé d’excellentes surprises : la production a été multipliée par six en quatre ans, pour atteindre 2 millions de barils équivalent pétrole. Et, si c’était un pays producteur, il se classerait au troisième rang mondial, derrière la Russie et le reste des Etats-Unis. Ce qui pousse le cabinet Wood Mackenzie à estimer que Marcellus alimentera longtemps encore le pays en gaz". Traduction de l'économiste en chef de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) : "leur développement continuera de donner aux Etats-Unis un avantage compétitif important sur l’Europe et l’Asie jusqu’en 2035 au moins". Et les compagnies pétrolières sont en train de "réorienter investissements et appareils de forage vers les régions où l'on a découvert des condensats (gaz liquides) et du pétrole de schiste – bien mieux valorisés sur le marché".

Quoi qu'il en soit, les difficultés du secteur aux Etats-Unis semblent avoir douché les compagnies pour l'exploitation en Europe : "On n’y découvrira pas des quantités massives de gaz de schiste, et ces nouvelles ressources n’auront pas d’incidence forte sur les prix", a déclaré le groupe Total au Monde. Prudence tout de même : le 27 novembre, un rapport parlementaire plaidait encore "pour une exploration expérimentale". On n'en a pas tout à fait fini.

Une nouvelle occasion pour vous plonger dans notre dossier énergétique : "Energie : la guerre du mix aura lieu"

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