"Malgré les apparences, le numéro spécial que vous avez entre les mains n’est pas tout à fait un journal sans image. C’est un Libération où la photo a été volontairement escamotée. Du blanc en hauteur ou en largeur, comme le négatif d’images invisibles et pourtant bel et bien là." explique Libération dans le bandeau de Une.

Puis le quotidien explique sa démarche : "Nous rendons, au contraire, à l’image l’hommage qui lui revient. Mais nul n’ignore la situation calamiteuse où se trouvent les photographes de presse, en particulier les reporters de guerre, qui mettent leur vie en danger pour à peine la gagner."

"Il ne s’agit pas d’un deuil, nous n’enterrons pas aujourd’hui l’art photographique et toutes les photos escamotées se retrouvent réduites sur une double page" précise enfin Libération, qui publie en effet, sur une double page, à la fin du journal, toutes les photos absentes des articles.