Une chaîne pour lancer de nouveaux talents, "Canal Factory" sera également lancée. La presse en parle largement hier et aujourd'hui, sans que l'on sache vraiment comment se présenteront ces chaînes. Normal, elles ne sont pas encore en ligne.

Selon Les Echos, au contraire, il ne s'agira pas de diffuser des programmes intégralement. "Les chaînes YouTube proposeront plutôt des dérivés" d’émissions phares", détaille l'article. "On y trouvera essentiellement des contenus courts comme des bandes-annonces de films, des interviews d’acteurs de séries ou bien certaines pastilles que nous diffusons aujourd’hui sur nos sites Internet ", détaille Fabienne Fourquet, directrice des nouveaux contenus de Canal+.Par exemple : les programmes courts "Conasse", " Casting(s)", ou encore les "Tutos".

"L'idée est simple: il s'agit de diffuser des programmes courts, essentiellement, au potentiel viral important. Comprendre: sélectionnés en fonction de leur capacité à faire le buzz", décrypte encore Le Figaro. "En allant sur YouTube, la stratégie est clairement de pouvoir se rapprocher d'un public jeune, qui consomme de plus en plus de vidéos sur Internet et de moins en moins à la télévision en direct", précise l'article.

"Internet, un media à part entière"

Objectif pour Canal : reprendre la maîtrise de ses contenus, qui se retrouvaient auparavant piratés sur Youtube sans que la chaine ne le souhaite."Jusqu’ici, la collaboration entre Canal+ et YouTube se limitait, pour le premier, à faire retirer de la plate-forme du second les vidéos piratées de ses programmes - sans jamais pour autant lui faire de procès. Désormais, en investissant directement YouTube, Canal+ reprend la maîtrise de ses contenus. Et cherche naturellement à engranger des revenus supplémentaires", décryptent Les Echos. Autre intérêt : "un programme de Canal+ pourra être vu par un internaute au hasard, alors qu'avant il devait faire la démarche d'aller chercher la vidéo sur le site de la chaîne", précise Philippe Bailly, fondateur du cabinet d'analyse NPA Conseil, interrogé par le quotidien 20 minutes. De fait, ces chaînes seront surtout une nouvelle fenêtre en clair pour Canal+. Une fenêtre en clair sur le web, pour attirer de nouveaux téléspectateurs.

"L'Internet ouvert est en train de devenir un média à part entière, explique Rodolphe Belmer, le directeur général du groupe Canal+, cité par Le Monde. Ce média a son propre mode de consommation, de production et de monétisation. Il nous faut donc l'appréhender comme tel, en lançant des expressions uniquement destinées à ce monde ouvert."

Un choix d'autant plus évident que les émissions de Canal ont un grand succès en replay. "Canal+ à la demande, que ses contenus soient regardés sur les offres replay des box ADSL ou sur les sites de la chaîne, représente plus de 10 millions de vidéos vues par mois", précise le Parisien. Ce matin, sur France Inter, Philippe Lefébure précisait même que l'émission de Mouloud Achour, "Clique", consacrée à l'actualité internet, connaissait une mauvaise audience sur Canal, mais de meilleurs chiffres en replay, sans toutefois préciser lesquels.

"Impossible de connaître les termes exacts de l'accord"

Quel modèle économique pour ce contrat Canal/Youtube ? Cette nouvelle démarche impliquera la régie publicitaire de Canal+, qui assurera la commercialisation des chaînes Youtube créées par le groupe, précise Le Monde. L'accord conclu prévoit un partage de revenus entre les deux entreprises, sans minimum garanti. Le Monde précise : "Il n'a pas été possible de connaître les termes exacts de l'accord, mais le partage proposé par YouTube lui réserve habituellement 45 % des revenus".

Canal+ va également créer CanalFactory, une "pépinière de jeunes talents" explique dans le communiqué Fabienne Fourquet, directrice des nouveaux contenus du groupe Canal+. "Il s'agit d'un label de promotion et d'expression destiné à lancer et accompagner de nouveaux talents tels que Martin et Jordi, découverts dans la Web-série déjantée Têtes de Cannes", précise-t-elle dans le communiqué. "CanalFactory va permettre à des artistes de développer des mini-séries, des pastilles d'humour, voire pour certains des chaînes dédiées", détaille-t-elle encore.

CanalFactory semble prendre modèle sur d'autres chaînes Youtube destinées à la découverte de nouveaux talents : la chaîne Golden Moustache, développée par M6, ou encore Studio Bagel, dont plusieurs des humoristes officient cette année dans plusieurs pastilles sur Canal+, comme Maxime Muscat dans le Petit Journal, ou encore Monsieur Poulpe (que nous avions invité dans cette émission). Si Canal+ se lance aujourd'hui sur Youtube, elle n'arrive pas en novice, précise le Figaro. Il y a quelques mois, le groupe avait déjà pris une participation et siège au conseil du groupe américain Maker Studios, qui comptabilise 100 millions de dollars de chiffre d'affaires avec ses 60 000 chaînes Youtube.

D'autres chaines Youtube avaient été lancées par des chaines, pas forcément avec succès, comme nous l'évoquions ici.