A la demande de Syriza (le parti de la gauche radicale) le Parlement grec a observé, hier jeudi, une minute de silence à la mémoire de Paul Fyssas, ce rappeur tué mardi soir par un militant néo-nazi. 2 000 personnes assistaient à l'enterrement de Fyssas, après avoir obtenu que journalistes et cameramen quittent les lieux. Suite à ce meurtre, le gouvernement veut durcir la répression contre Aube Dorée - le groupe neo-nazi à l'origine du crime - mais une interdiction pure et simple de cette organisation, qui a 18 députés, n'est pas envisagée pour l'instant.

Ethnos (gauche) cite, à la Une, les propos d'un ancien militant d'Aube Dorée qui détaille son fonctionnement, en évoquant le racket de certains commerces "protégés" par l'organisation, et le harcèlement des anciens membres ou de ceux qui ont été exclus. "Le dossier Aube Dorée est ouvert": c'est le premier titre de Kathimerini (centre) qui précise que le ministre de l'ordre public, Nikos Dendias, a rencontré le ministre de la justice jeudi soir, pour étudier les 32 incidents impliquant des membres ou des sympathisants d'Aube Dorée, depuis l'année dernière, en soulignant que "ces délits relèvent d'une organisation criminelle qui a des activités criminelles, qui troublent l'ordre public et menacent la sécurité intérieure du pays".

"Ce gouvernement est déterminé à ne pas laisser des descendants de nazis empoisonner notre vie sociale, commettre des crimes, terroriser et saper les fondements du pays qui a donné naissance à la démocratie", a déclaré le Premier ministre Antonis Samaras.

Eleftherotypia (gauche) a, lui, mis à la Une, une photo du cercueil blanc de Fyssas porté par ses amis. Le journal montre une photo de Roupakias (assassin de Fyssas) posant avec des membres d'Aube Dorée, alors que cette organisation déclare qu'elle n'a rien à voir avec ce meurtre.

Ta Nea (gauche) évoque les mesures envisagées par le gouvernement, en regrettant qu'il n'ait pas réagi plus tot et signale la manifestation parisienne en souvenir de Fyssas au cours de laquelle 38 personnes ont été arrêtées.

Sur Twitter le mot-clé (hashtag) #Killah.P le nom de rappeur du défunt est très présent aussi bien en Grèce que dans le reste de l'Europe.

Un internaute grec accuse la police d'être complice du meurtre de Fyssas parce qu'elle aurait tardé à intervenir (comme l'expliquaient déja hier les quotidiens grecs), se contentant de suivre le groupe de militants d'Aube Dorée qui poursuivaient Fyssas et ses amis qui venaient de sortir d'un café. Les policiers ont expliqué qu'ils n'étaient pas assez nombreux.

Les militants basques appellent à une manifestation demain, et font un parallèle entre la mort de Fyssas et celle de Clément Méric, à Paris.