Wikileaks : Manning condamné à 35 ans de prison
Brève

Wikileaks : Manning condamné à 35 ans de prison

35 ans de prison pour espionnage.

Mercredi 21 août, le verdict est tombé dans le procès de Bradley Manning, ce soldat américain qui a transmis à Wikileaks près de 700 000 documents confidentiels. Ayant déjà effectué près de trois ans de détention, Manning pourra faire une demande de libération conditionnelle au tiers de sa peine, dans 9 ans.

Dans un communiqué, Julian Assange, le fondateur du site Wikileaks a paradoxalement salué "une victoire tactique significative" car l'ancien analyste du renseignement en Irak encourait une peine bien plus importante : à l'audience, l'avocat du gouvernement avait réclamé une peine de soixante ans de prison minimum. Pour autant, "il faut garder en mémoire que le procès de M. Manning et sa condamnation sont un affront aux concepts de base de la justice occidentale. Ce soldat a subi une incarcération "jugée 'cruelle, inhumaine et dégradante' par le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, Juan Mendez", souligne Assange.

A l'issue du verdict, l'avocat du soldat, David Coombs, a fait savoir qu'il allait déposer un recours en grâce auprès de Barack Obama. De son côté, Amnesty International a demandé à Obama de "commuer la peine de Bradley Manning et d'enquêter sur les abus qu'il a révélés".

La presse américaine reste, quant à elle, partagée, comme l'a relevé Lexpress.fr. Le New York Times, qui avait eu un accès privilégié à ses câbles diplomatiques, souligne que c'est la condamnation "la plus lourde dans une affaire de fuites de documents" et juge cette sentence "excessive". Car si cette condamnation est censée décourager d'autres lanceurs d'alertes, c'est peine perdue estime le NY Times : "Les fuites sont inévitables quand 92 millions de documents sont classés chaque année et quatre millions d'Américains ont accès à ces documents". L'hebdomadaire de gauche The Nation va plus loin : Manning serait un "bouc émissaire national" en passant pour le "responsable des échecs militaires et humanitaires de la précédente décennie".

A l'inverse, le Los Angeles Times estime qu'en "comparant les dégâts causés par la fuite sur la sécurité nationale au service public rendu par l'exposition de certains sujets, le verdict de 35 ans représente un équilibre raisonnable". Même position du WashingtonPost, cité par Courrier international : Manning "est allé trop loin, (...) perdant son autorité morale en transmettant toutes sortes de documents du gouvernement qui ont mis les responsables américains dans l'embarras sans aucun bénéfice public. Il a enfreint la loi, et sa peine – il pourra être placé en liberté conditionnelle dans sept ans – aurait pu être bien plus dure".

Et vingt-quatre heures après sa condamnation, une information chassant l'autre, la twittosphère s'agitait sur tout autre chose : Manning, qui souffre de trouble de l'identité sexuelle, a annoncé dans un communiqué lu sur NBC qu'il souhaitait devenir... une femme et qu'il fallait désormais l'appeler Chelsea Manning.

Si vous avez raté un épisode de ce feuilleton judiciaire, consultez notre dossier "Wikileaks, le trouble-fuites".

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