Suppression TV grecque : "coup de force" (UER)
Brève

Suppression TV grecque : "coup de force" (UER)

Les 2656 employés (dont 677 journalistes) de l'ERT, la radiotélévision publique grecque ont donc été licenciés, tandis que les chaînes cessaient d'émettre sur ordre du gouvernement, mardi soir. Ce mercredi, un projet de loi pour une nouvelle organisation de l'audiovisuel public a été présenté, alors qu'une émission d'information en direct continue d'être diffusée via une chaîne locale et Internet.

Ecran noir. La diffusion des programmes des trois chaines publiques de télévision grecque a cessé, mardi soir, lorsque le gouvernement l'a décidé en faisant arrêter le fonctionnement de l'émetteur principal sur une montagne aux portes d'Athènes.

Toutefois, le gouvernement a déposé un projet de loi prévoyant la création d'une nouvelle société de radiotélévision qui devrait s'appeler Nerit. Les nouveaux programmes pourraient revoir le jour fin août, quand le parlement aura voté la loi, selon le quotidien Kathimerini. Mais Naftemporiki, souligne, lui, que la majorité des forces politiques critiquent cette décision.

"La décision du gouvernement de fermer et de restructurer ERT est justifiée. C'est la première fois qu'un gouvernement trouve le courage politique de fermer un organisme public qui coûte beaucoup trop cher au contribuable grec." commente, par ailleurs, Kathimerini, propriété de l'armateur Alafouzos, qui possède également la chaîne privée Skai.

C'est le Premier ministre, Antonis Samaras (parti conservateur Nouvelle Démocratie) qui a pris cette décision contre l'avis du Pasok (socialiste) et du Dimar (gauche) les deux autres partis membres de la coalition gouvernementale.

Toutefois, de facto, la télévision publique grecque continue d'émettre en direct, à Athènes, via la chaîne locale 902 qui appartient au parti communiste, signale l'AFP. On peut aussi voir le programme diffusé sur le site de la Web TV Zougla ou sur le site officiel de l'ERT.

Dans le même temps, les employés licenciés ont décidé d'occuper le siège de l'ERT, à l'appel du président du syndicat de salariés Panayotis Kalfayanis.

Simos Kedikoglou, le porte-parole du gouvernement, a réagi à cette occupation, en déclarant que "L'ERT était la propriété du peuple grec, et que le gouvernement entendait protéger ses biens" rapporte le journal Kathimerini qui salue la fermeture.

Sur le web, les salariés de l'ERT se mobilisent. Un compte Twitter de l'ERT continue d'être alimenté. Les derniers messages citent les commentaires de la presse européenne El Pais (Espagne) Le Figaro et Le Monde.

Même chose pour la page Facebook de l'ERT où un message (salué par plus de 33 000 "like this") posté ce matin invitait la population à manifester devant le siège de la radiotélévision, ce mercredi à 11 h.

Jean-Paul Philippot, administrateur général de la RTBF belge et président de l'UER (Union Européenne de Radio Télévision) proteste contre la décision du gouvernement grec.

"Quand la police coupe un émetteur et interdit à des journalistes de faire leur profession, ça s'appelle un coup de force, ça s'appelle de la censure, ça s'appelle une régression majeure de la démocratie. (...) C'est dans un pays d'Europe, qu'aujourd'hui, on assiste à un acte d'une violence et une régression pour la liberté d'expression, pour le travail du journalisme, pour la production et les contenus culturels, régression qu'on n'a jamais connue."

L'occasion de lire la chronique de Daniel Schneidermann Il n'y aura pas d'Elise Lucet grecque

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