Un débat de pont
Brève

Un débat de pont

Pas moyen de ponter tranquille.

Mes résolutions étaient pourtant inébranlables: reconstituer ma force de travail. M'octroyer un petit pont. La négociation n'a d'ailleurs pas été sans douleur. Le matinaute: "voilà, si je pouvais sauter la chronique de vendredi..." Le patron: "quoi ? Pas question. Déjà, c'est période de basses eaux sur le site. On ne met presque plus rien en ligne. T'as envie que les abonnés partent à la concurrence ?" Le matinaute: "mais enfin, on a fait deux émissions cette semaine. Et sur des sujets sérieux: l'Allemagne, et Dailymotion. Et nos abonnés ne sont pas n'importe quels abonnés. Ce sont des abonnés d'élite. Et très sociaux. Ils comprennent parfaitement que l'équipe respecte les jours fériés. D'ailleurs, eux-mêmes prennent des vacances du site, ces jours-là." Le patron, maugréant: "ouais, ben ils vont en prendre de plus en plus, des vacances, et on aura bonne mine". Comme d'habitude avec lui, la discussion s'est conclue par un définitif: "tu feras ce que ta conscience te dictera". Trop fort en management, le patron.

Là-dessus, bien décidés à grasse matiner, ma conscience et moi, on se réveille tout de même aux petites heures, l'habitude. Et on tombe sur le débat de France Inter, entre Dominique Seux (qui, privé de pont, râle contre le manque à gagner des ponts pour l'économie) et...tiens non, ce n'est pas Bernard Marris (en pont ?) A sa place, le rôle du type de gauche est tenu par Pascal Riché, de Rue89. Et j'arrive au moment où Riché se lance dans une apologie des ponts pendant lesquels, contrairement aux apparences, le travail continue. Les trains sont bondés, les hôtels font le plein, et les chercheurs (je cite) "se reposent et réfléchissent". Sublime. Et Riché de proposer ironiquement à Seux de supprimer toutes les vacances, et de ré-autoriser le travail de nuit. Bon. Le truc habituel, rien à signaler.

On se préparait à se rendormir, avec ma conscience, quand surgit cette information capitale: aux Etats-Unis, tous les jours fériés sont fixés le lundi ou le vendredi. Par exemple, l'anniversaire de la naissance de Martin Luther King est toujours le troisième lundi du mois de janvier. Même si ça ne tombe pas le jour pile de l'anniversaire. Et Riché, dans son élan, de proposer de déplacer le jeudi de l'Ascension au vendredi. C'est vrai, quoi. Est-ce que quelqu'un, parmi nos abonnés (ceux qui ne font pas le pont) est capable de dire pourquoi le jeudi de l'Ascension devrait forcément être un jeudi ? Bref, en voilà un beau, un grand débat, de la race des débats à la Pierre Dac (faut-il prolonger le boulevard Saint-Michel jusqu'à la mer ?) Pont ou pas pont, je pronostique les cinq cent contributions dans le forum. Et en plus, hop, la chronique est faite. C'est le patron, qui va être content.

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