Extrême-droite : "infiltrés" en examen
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Extrême-droite : "infiltrés" en examen

Le fondateur de l'agence Capa, Hervé Chabalier, et un de ses journalistes ont été mis en examen le 3 avril dernier, notamment pour atteinte à l'intimité de la vie privée. En cause, un reportage en caméra cachée sur un groupuscule d'extrême-droite, dans lequel on entendait par exemple des adolescents tenir des propos violemment racistes et antisémites.

Le reportage, diffusé en avril 2010 sur France 2 dans le cadre de l'émission "Les Infiltrés", était consacré notamment au groupuscule Dies Irae, proche du milieu catholique intégriste, dirigé par un ancien militant du Front national. Selon le concept de l'émission, le journaliste, en se faisant passer pour un nouveau militant, s'est infiltré en caméra cachée parmi les membres du groupe.

On suit donc la vie de Dies Irae lors de réunions ou de séances d'entraînement sur un parcours militaire.

Certains des membres sont alors filmés en train de tenir des propos racistes et antisémites picto

La boite de production a été mise en examen sur la base de plusieurs plaintes. Une première mise en examen, pour "captation, enregistrement de parole sans le consentement de la personne" et "complicité de publication de montage portant atteinte à la représentation de la personne", sur la base de plaintes de plusieurs membres de Dies Irae, dont Fabrice Sorlin, le président du mouvement,

Deux autres mises en examen concernent l'infiltration du journaliste auprès d'une paroisse et d'une école privée intégriste hors contrat, présentées dans le reportage comme proches du mouvement Dies Irae (ce que contestaient les responsables de l'école). Le journaliste s'était alors fait passer pour un surveillant voulant travailler dans cette école. D'où une mise en examen pour "complicité d'escroquerie par usage de faux nom et de fausse qualité", mais aussi pour "atteinte à la vie privée", et pour "complicité de délit de montage portant atteinte à la vie privée", cette fois-ci sur la base des plaintes de l'association cultuelle de l'Institut du Bon Pasteur, qui s'occupe de l'école, et de l'Abbé Laguérie, à la tête de l'Institut. Enfin, la troisième mise en examen, pour les mêmes chefs d'accusation, sur la base des plaintes de l'association d'enseignement populaire saint Projet, et de son président, Thomas Rivière.

Qu'avait découvert le journaliste lors de son reportage en caméra cachée dans l'école? Là encore, des propos violemment antisémites proférés aussi bien par les élèves que par des parents d'élèves et des enseignants.

picto des chants antisémites dans la bouche de jeunes adolescents.

Bourdon se dit très confiant sur l'issue de cette mise en examen. "Selon le principe de proportionnalité de la justice, si une vérité est inavouable, la justice accepte que les journalistes ajustent leur méthodes pour avoir accès à cette vérité", assure-t-il. C'est-à-dire que la justice reconnaîtrait le bien-fondé de l'utilisation de la caméra cachée. Selon l'avocat, Capa a déjà fait l'objet de référés "sur des fondements juridiques en partie équivalents" à cette mise en examen, et a été à chaque fois innocenté. Nous avons contacté le mouvement Dies Irae, ainsi que l'avocat de l'école, Me Dassa-le Deist, ils ne nous ont pas recontactés.

Nous avions évoqué ici la polémique autour de ce reportage des Infiltrés. Nous avions enquêté aussi, sur la complaisance supposée du maire de Bordeaux, Alain juppé, sur l'installation de ce groupuscule dans la ville.

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