Dans la tête de Xavier Niel (ou presque)
Brève

Dans la tête de Xavier Niel (ou presque)

D'abord et avant tout, reconnaître humblement qu'à cette heure matinale, on ne sait rien.

Rien, en tout cas, des motivations précises de Free, à avoir "bloqué la pub" pour ses abonnés, aux alentours de 16 heures jeudi après-midi, dans la dernière mise à jour de la Freebox Révolution. Le plus vraisemblable, est que ce coup de tonnerre s'inscrit dans un obscur bras de fer avec Google, qui semble parfaitement résumé par ma consoeur des Echos, Solveig Godeluck (c'est en tout cas le résumé le plus cohérent que j'ai trouvé sur la Toile). On ne sait rien, non plus, des contours précis de ce blocage de pub, de la durée pendant laquelle Free l'envisage (s'il envisage une durée). Pas de conférence de presse, pas de grand show, pas de communiqué de presse, tous exercices auxquels excelle pourtant la firme : silence souverain.

Si cette interprétation du chantage sur Google est exacte, tentons (exercice difficile) de nous placer dans la tête de Xavier Niel. "Je vais tordre le bras à Google. Parfait. Et en plus, on va être populaires chez les internautes, qu'on va délivrer de la pub. Très bon pour l'image." Le coup est doublement gagnant. Mais ce calcul semble avoir négligé un grain de sable : les victimes collatérales de son Blitz, à savoir, notamment, les sites d'information vivant de la pub dont les ressources pourraient brutalement plonger. À leur égard, Free ne manifeste qu'une parfaite indifférence. Peut-être, tout à son combat de titans contre Google, Free a-t-il un peu perdu de vue les lilliputiens, à ses pieds. Que pèse Numerama, après tout, vu de la stratosphère ? Ce serait de sa part une lourde erreur. Numerama, ZDNet, PCinpact : c'est sur ces sites, malencontreusement spécialisés dans le suivi des activités de Free, et sur quelques autres, que se forge aujourd'hui l'opinion collective de la Toile. Que Free y apparaisse comme l'assassin de la presse, et il risque de le payer longtemps.

Qu'en penser ? Le plus difficile, dans ces cas-là, est de se retenir d'en penser quoi que ce soit, tant que l'on ne sait pas tout (d'autant que le matinaute, quoique détenteur de la fameuse Freebox Révolution, a eu beau la débrancher et la rebrancher comme un forcené aux petites heures, la pub subsiste partout ; l'enquête de terrain est donc un échec complet). Un surf débarrassé de la pub ? Formidable. On applaudit. Les sites d'info contraints, le dos au mur, à recourir à d'autres ressources (ventes, abonnement) : pourquoi pas ? Peut-être finiront-ils ainsi, à leur corps défendant, par découvrir enfin leur modèle économique. Mais bon : la méthode, le coup de force, le silence... D'abord et avant tout, donc, tenter de comprendre.

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