Par ailleurs, un journaliste du Figaro et le rédacteur en chef du Journal du Dimanche critiquent un journaliste du Monde qui a tweeté un lien pour lire l'intégralité de cette lettre en ligne.

"Minable, vous avez dit 'minable' ? Comme c'est minable !" "Je ne demande pas à être approuvé, je pourrais au moins être respecté !", écrit Depardieu en répondant au Premier ministre dans le Journal du Dimanche, qui publie sur son site un très court extrait de sa lettre.

"Je n'ai jamais tué personne, je ne pense pas avoir démérité, j'ai payé 145 millions d'euros d'impôts en 45 ans, je fais travailler 80 personnes. Je ne suis ni à plaindre ni à vanter, mais je refuse le mot 'minable'", ajoute l'acteur.

"Je vous rends mon passeport et ma Sécurité sociale dont je ne me suis jamais servi. Nous n'avons plus la même patrie, je suis un vrai européen, un citoyen du monde, comme mon père me l'a toujours inculqué."

Le JDD rappelle les propos de François Hollande : "« Il n'y a pas d'autre moyen de faire que de revoir les conventions fiscales avec les pays qui offrent une fiscalité avantageuse. La France sera obligée de renégocier la convention fiscale avec la Belgique pour traiter le cas de ceux qui se sont installés dans quelque village belge », avait avancé le chef de l’État."

Sur BFM-TV, dimanche matin, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture s'est dite "tout à fait scandalisée (...) La citoyenneté française c'est un honneur, ce sont des droits et des devoirs aussi, parmi lesquels le fait de pouvoir payer l'impôt (...) Gérard Depardieu déserte le terrain de bataille en pleine guerre contre la crise",

Comment devenir Belge ?

Depardieu peut rendre son passeport mais peut-il abandonner ou perdre sa nationalité française ? La réponse est non. La renonciation à la nationalité française suppose au préalable l'obtention d'une autre nationalité. S'il veut continuer à voyager, l'acteur devra attendre l'obtention de la nationalité belge et un nouveau passeport.

Selon le portail Belgium.be, les personnes qui peuvent obtenir la nationalité belge sont "les étrangers qui ont leur domicile légal et leur résidence principale depuis au moins 7 ans en Belgique et qui, au moment de la déclaration, ont l'autorisation de séjourner ou de s'installer en Belgique pour une période illimitée. "

Mais il existe une procédure plus courte, la naturalisation : "il s’agit, ici, d’une faveur accordée par la Chambre aux étrangers qui n'ont aucun droit à la nationalité belge. Pour pouvoir être naturalisé, vous devez avoir votre résidence principale en Belgique depuis trois ans. Les apatrides et les réfugiés reconnus doivent avoir leur résidence principale en Belgique depuis deux ans seulement."

Polémique entre journalistes sur Twitter

A propos de ce scoop du JDD, réservé aux lecteurs de l'édition papier, une controverse a opposé dimanche matin, sur Twitter, plusieurs journalistes parisiens.

"Pour lire toute la lettre de Gérard Depardieu dans le JDD", tweete d'abord Michaël Szadkowski, journaliste du site du Monde en charge des réseaux sociaux, avec un lien vers un blog du Nouvel Observateur.

"C'est assez "minable" de tweeter la lettre entière de Depardieu alors que le JDD réserve son scoop pour le papier payant", réplique sur Twitter François Xavier Bourmaud (Le Figaro) à propos du tweet de Szadkowski.

La presse étrangère continue à évoquer le départ de Depardieu, comme elle l'a déja fait. Exemple aujourd'hui avec l'Independent britannique.

"La semaine dernière, il a été la cause d'une tempête politique quand il est apparu qu'il avait quitté la France pour la belle, apparemment, la plus belle Belgique. Plus précisément, une petite ville à 800 mètres de la frontière française. Et apparemment, pour esquiver un taux de 75 % d'imposition qui devrait entrer en vigueur l'année prochaine," explique l'Independent.

"Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a qualifié ce choix de « minable », et a insinué qu'il se dérobait à ses responsabilités patriotiques, tandis que le journal Libération dénonçait « l'absence de sens moral » de l'acteur", ajoute le journal avant de conclure : "Quant à nous, eh bien, même si nous avons nous aussi nos évadés fiscaux, nous ne pouvons pas lui pardonner pour ces horribles films Astérix."