Dijonscope en redressement judiciaire
Brève

Dijonscope en redressement judiciaire

Quel modèle économique pour la presse régionale en ligne ?

Dijonscope - auquel nous avions consacré une émission et un article - est en redressement judiciaire depuis novembre, ce qui lui permet de geler ses dettes. Créé il y a trois ans, le site a renoncé à la pub en 2011 pour ne plus "subir la pression des annonceurs". Depuis, il fonctionne sur abonnement (5 euros par mois).

"Indépendance totale de la rédaction, publi-reportages bannis, déjeuners, cadeaux et voyages de presse prohibés". Le site Dijonscope se démarque par ses valeurs journalistiques, mais peine à être rentable.

Sabine Torres, la fondatrice du site, se donne encore deux ans pour atteindre 3 500 abonnés annuels. Ils sont actuellement un millier.


Pourquoi si peu d'abonnés ? "Ce n'est pas un échec. Il faut du temps pour que cela se mette en place, Mediapart a mis 3 ans pour atteindre son objectif d'abonnés", souligne la fondatrice du site qui regrette de ne pas avoir mis en place des abonnements "avec reconduction tacite". "On serait à 2000 abonnés annuels si on avait mis en place ces abonnements", dit-elle.

Torres mise aujourd'hui sur une refonte du site avec "un accès aux abonnements plus simple", "plus d'interactivité", "une page de contributions d'abonnés", "des alertes sms pour les lecteurs", ou encore des événements auxquels pourront participer les abonnés - "on profite d'être en région". C'est un pari, puisque l'abonnement devrait passer à 7 euros par mois en janvier. "On monte en gamme, on augmente l'abonnement, c'est normal."

Autre voie explorée, l'ouverture du capital. "Il faut que j'arrête de faire la fière, de tout faire toute seule", sourit Torres. Une procédure d'ouverture du capital est donc en cours. "On a un capital de 10 000 euros, il nous faut 400 000 euros, il s'agirait d'un bouquet d'investissement, à hauteur de 49% au total", explique-t-elle. Qui pourrait entrer dans le capital de Dijonscope ? Torres ne veut pas dévoiler de nom pour l'instant. "Cela pourrait être des médias nationaux ou des industriels bourguignons." Ne craint-elle pas pour l'indépendance du site ? "Les industriels n'auront pas leur mot à dire sur les choix éditoriaux, et il faudra qu'ils signent la charte éditoriale."

"Si ça ne fonctionne pas dans deux ans, alors ça voudra dire que la société ne veut pas du nous, que les gens préfèrent lire Gala ou Voici", lâche la fondatrice de Dijonscope. "Mais les gens ne sont pas des ânes, j'ai confiance."

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