C'est France 2 qui avait innové en juillet 2011 en mettant pour la première fois à l'antenne une scripted reality (ou fiction du réel) intitulée "Le jour où tout a basculé". Le principe de ce programme produit par Julien Courbet ? Des "faits réels", racontés par une voix off, sont reconstitués avec des comédiens, lesquels témoignent également face caméra pour ponctuer le récit. Avantages de ce type de programme low cost : des coûts de production relativement faibles (38 000 euros par épisode contre 600 000 pour une fiction classique) pour de belles audiences à la clé ("le jour où tout a basculé" a fait grimper l'audience de 4% à 12% de part de marché en un an).

Répondant aux critiques sur ces programmes bas de gamme, Courbet s'était justifié dans une interview à TVMag : "Avec 38 000 euros par épisode, je ne peux pas me payer Meryl Streep ! Mais si c'était mauvais, les gens ne regarderaient pas". Un argument imparable qui a convaincu les autres chaînes de s'y mettre : TF1, M6 ou encore NRJ12 ont sorti leur propre fiction du réel. Un filon que la télévision publique n'est pas prête à lâcher puisque Julien Courbet a produit une version "tribunal" du Jour ou tout a basculé, et France 3 a sorti sa version "région" avec "Si près de chez vous" en septembre 2012. De quoi ouvrir l'appétit de certains producteurs qui souhaitent désormais toucher des aides du CNC (Centre national du cinéma). L'affaire est en débat au CSA pour déterminer si ces programmes répondent bien aux codes de la fiction. Quelle que soit cette réponse, Filippetti a déjà tranché sur l'avenir de ces programmes sur le service public. Sera-t-elle entendue par le PDG, Rémy Pflimlin ?

Et si vous ne savez pas ce qu'est une scripted reality, lisez notre recette de l'audience aux heures creuses.