Malaise au New York Times. Mark Thompson, ancien patron de la BBC, sera à partir du 12 novembre, le nouveau président du groupe de presse. Mais il y a un problème : Thompson était à la tête de la BBC lorsque celle-ci, fin 2011, a déprogrammé une enquête sur les agressions sexuelles imputées à Jimmy Savile, un de ses plus célèbres animateurs qui venait de décéder. Et Thompson doit répondre, comme d'autres responsables de la BBC aux enquêtes internes et externes sur son rôle dans cette affaire.

Une situation gênante pour le New York Times qui évoque le scandale sur près d'une page dans son édition datée mercredi 24 octobre.

En bas d'un article mis en ligne sur le site du New York Times le 22 octobre, on trouve la précision suivante : "Une version précédente de cet article mentionnait de manière imprécise le rapport entre Mark Thompson et le groupe New York Times Company. Il a été récemment choisi pour devenir président et PDG de la société, mais il n'a pas encore pris son poste".

La médiatrice du New York Times, Margaret Sullivan a consacré sa chronique d'hier à cette situation embarassante : Le New York Times"doit enquêter de manière incisive sur le rôle de Mark Thompson dans la crise de la BBC" tout en reconnaissant que le journal "publie régulièrement des articles rédigés par son bureau londonien, et ils ont été plusieurs fois sur la home page du site." Elle ajoute que "Thompson a été cité à plusieurs reprises déclarant qu'il ignorait tout de l'enquête menée par le magazine Newsnight" de la BBC, sur l'animateur Jimmy Savile, qui a été déprogrammée peu après sa mort fin 2011.

La médiatrice demande, par ailleurs, si la New York Times Company"compte toujours choisir Thompson comme patron (...) Son intégrité et ses méthodes de management auront un fort impact sur le journal et son style de journalisme" avant de conclure que le New York Times "aurait tort de mettre des gants pour traiter cette affaire".