Le New York Times défend Wikileaks... à son insu
Brève

Le New York Times défend Wikileaks... à son insu

Le New York Times, défenseur en chef de Wikileaks. C'est ce qu'on pouvait croire à la lecture de l'édito d'un de ses chroniqueurs, publié le 29 juillet. Mais l'article, qui a circulé sur Twitter, est un faux, créé sur une page internet imitant à la perfection le site du quotidien.

"Il n'est pas nécessaire de considérer Julian Assange comme une âme soeur pour considérer que ce qu'il a fait en publiant ces câbles tombe sous la protection du premier amendement" (qui protège la liberté d’expression). Dans sa chronique publiée le 29 juillet sur le site du New York Times, Bill Keller, ex-directeur de la direction du journal, semblait prendre la défense de Wikileaks. Sauf que... Bill Keller n'est pas son auteur. L'édito est un faux, fort bien réalisé.

A gauche, la fausse production de Keller, à droite la vraie :

L'édito a rapidement circulé sur twitter, lancé par un faux compte de Bill Keller, puis relayé notamment par Nick Bilton, spécialiste des nouvelles technologie au sein du quotidien américain, qui a ensuite effacé son tweet. Le vrai Bill Keller a rapidement révélé l'imposture via son vrai compte twitter.

Le site du NYT a-t-il été piraté ? Il semble plutôt que le fake ait été publié sur un autre site, imitant à la perfection la maquette du journal. Comme le remarque Rue89, "le site ne fait pas partie du New York Times mais la tribune en question ursurpe l’identité de Bill Keller". L'adresse URL de la fausse page le confirme : "opinion-nytimes.com", au lieu de "nytimes.com/opinion".

Wikileaks a par la suite revendiqué la contrefaçon via son compte twitter, laissant toutefois entendre qu'elle pouvait être l'oeuvre d'un de ses "grand supporters". Difficile de distinguer la part d'ironie et de réalité dans ce message sibyllin.

L'organisation se serait ainsi servi de la façade du New York Times pour dénoncer le silence du quotidien face à l'embargo financier dont elle est victime : Paypal, Mastercard et Visa refusent en effet depuis fin 2010 de transmettre les dons qui lui sont adressés. Pourtant, le NYT a fait partie des médias qui ont collaboré avec Wikileaks pour publier,fin 2010, certaines informations contenues dans des câbles diplomatiques américains. Selon Rue89, "Bill Keller rappelle qu’il a défendu WikiLeaks à de nombreuses reprises, considérant les tentatives de criminaliser la publication des documents de WikiLeaks comme une attaque contre le journalisme", par exemple dans cet article.

Le titre du faux édito, "WikiLeaks, a Post Postscript", est lui un clin d'oeil à un autre édito de Bill Keller, authentique cette fois-ci, intitulé "Wikileaks, a Postscript". Celui-ci se montrait plus critique vis-à-vis de l'organisation, soulevant un "paradoxe" : "La conséquence la plus tangible de la campagne pour la transparence de Wikileaks est que le gouvernement américain est plus secret que jamais."

(Par Antoine Machut).

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