Sculpture sur crayon de Dalton Ghetti
"Condamné à sept ans et demi de prison le 28 mars pour avoir publié sur sa page Facebook des caricatures du prophète Mahomet ainsi que des écrits satiriques sur l’islam, Jabeur Mejri verra son appel examiné le lundi 25 juin par le tribunal de Monastir, en Tunisie. Son cas est débattu dans un contexte politique particulièrement tendu", pouvait-on lire sur sur rfi.fr le 18 juin dernier.
Ce lundi 25 juin a vu la peine confirmée en appel : sept ans et demi de prison pour Jabeur Mejri, coupable de "troubles à l’ordre public, préjudices causés à des tiers et atteinte à la morale", a précisé mardi le site d'info.
Jabeur Mejri, photo issue de sa page Facebook
désormais vide
Sur le site de France 24, le caricaturiste tunisien Z a déclaré à l'annonce de cette sentence : "Les islamistes institutionnalisent la censure en ce qui concerne le sacré. Ils ont besoin de se présenter comme les garants du respect de la question religieuse en fixant les lignes rouges à ne pas franchir, pour affermir leur légitimité."
On se souviendra en effet de Nasreddine Ben Saïda, directeur du quotidien Ettounsiya, arrêté en février dernier pour avoir publié à la une de son journal une photo d'un foutbôleur enlaçant son amie nue - il fera une semaine de prison et devra s'acquitter d'une amende de 1000 dinars (500 euros) ;
on se souviendra de Nabil Karoui, directeur de Nessma TV, convaincu de blasphème et condamné à une amende de 2 400 dinars (1 200 euros) pour avoir diffusé le film Persepolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud dans lequel apparaît une représentation d'Allah ;
Persepolis, le passage incriminé
et on se souviendra de la mise à sac du Printemps des Arts par des salafistes au début du mois de juin (lire par ici ma chronique consacrée à cet événement).
Couscous à l'agneau, peinture de Mohamed Ben Slama
On voit par là que par les temps qui courent il ne fait pas bon avoir des idées en Tunisie, où les crayons seront bientôt considérés comme du matériel terroriste.
Sculpture sur crayon de Dalton Ghetti
L'occasion de lire ma chronique intitulée Le peintre et les bâillonnés, où il est question du sac du Printemps des Arts dans la banlieue de Tunis.
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