Contre le Figaro, l'autre procès Servier (Libé)
Brève

Contre le Figaro, l'autre procès Servier (Libé)

Aujourd'hui, il y a deux procès Servier. Celui qui se tient à Nanterre depuis ce matin, où le laboratoire responsable du scandale du Mediator fait face à 600 parties civiles, suivi par tous les médias. Et celui, relevé seulement par Libération, qui oppose le labo au Figaro.

La guérilla procédurière est lancée. Depuis ce matin, les avocats du laboratoire Servier, en présence de son fondateur, 90 ans, font le maximum pour retarder la tenue des audiences où le fabricant du Mediator devra s'expliquer (face à 600 parties civiles) sur son médicament, qui a fait entre 500 et 2000 morts

Toute la presse est sur les rangs pour raconter ce procès. Sur Twitter, plusieurs journalistes racontent les événements en direct, à une fréquence plus ou moins régulière. Parmi eux, Hervé Chambonnière, du Télégramme, le quotidien de Brest, dont est originaire Irène Frachon, le médecin qui a lancé l'alerte avec opiniâtreté. Thierry Lévèque, de Reuters, et Corinne Audouin, de France Inter, sont aussi actifs.

Mais un autre procès Servier, bien plus discret, se tient aussi aujourd'hui, signale Libé. Il oppose, au tribunal de grande instance de Paris, le labo et Le Figaro. Le quotidien est attaqué pour avoir publié en février dernier le procès-verbal d'audition d’une visiteuse médicale du laboratoire, qui avait notamment expliqué que le Mediator était appelé "Merdiator" en interne. "Servier réclame 20 000euros au quotidien pour avoir publié un procès-verbal couvert par le secret de l’instruction", indique Libé. Immédiatement après la parution de l'article incriminé, Servier s'était dit "choqué" par un "article sexiste et indécent", qui "non seulement porte préjudice à l’image des collaborateurs mais est une insulte à l’image de la femme". La visiteuse médicale indiquait en effet que "dans le réseau Servier, les belles filles, les blondes aux yeux bleus comme moi étaient plus facilement recrutées".

"Servier veut d’abord que la presse cesse d’évoquer les témoignages et documents à charge mis au jour par l’enquête judiciaire, rappelle Libé. En plus du procès de ce matin contre leFigaro, le laboratoire a déposé plainte contre six médias (Libération, le Figaro, RTL,etc.) pour violation du secret de l’instruction. Ce qui a déclenché une enquête préliminaire menée par le parquet de Paris." Mais ce n'est pas tout : "Un second point chiffonne beaucoup Servier : les trois médecins et le haut fonctionnaire qui ont indiqué lors de l’enquête avoir subi pressions et menaces lorsqu’ils se sont opposés au laboratoire. Selon nos informations, Servier a poursuivi deux de ces témoins en diffamation. Ainsi que deux journaux (Libération et le NouvelObservateur) qui ont évoqué cet aspect du dossier."

En avril, un blogueur de Challenges.fr a été condamné pour atteinte à la présomption d'innocence à cause d'un billet consacré à la stratégie de Servier, évoquant un camouflage des "effets secondaires parfois mortels". "Ce résultat, le premier rendu concernant un aspect de « l’affaire Mediator » rappelle que les faits du dossier n’ont pas encore été examinés par la justice", s'était félicité le labo.

Aujourd’hui, plus de6 000 patients ont saisi la justice ou le fonds d’indemnisation créé par l’Etat.

Dans un premier temps, Servier avait réussi à étouffer le lancement du livre accusateur d'Irène Frachon. Comment ? Nous le racontons ici.

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