Commission d'enquête : Murdoch "inapte à diriger"
Après neuf mois d'enquête, la commission d'enquête parlementaire a rendu un rapport très dur (document PDF) sur les pratiques des journaux britanniques de Rupert Murdoch (81 ans). Dans ses 121 pages, le texte accuse le magnat américano-australien et son fils James (39 ans), d'avoir volontairement fermé les yeux, malgré les informations dont ils disposaient. La commission accuse les Murdoch, auditionnés en juillet et en avril, de l'avoir trompée sur l'état de leurs connaissances des pratiques illégales au sein de leur groupe de presse. Le rapport invite le Parlement à choisir quelles sanctions seront décidées contre les Murdoch, "qui ont traité la commission avec mépris". Pendant des années les journaux du groupe ont pratiqué systématiquement des écoutes téléphoniques illégales pour publier des informations croustillantes sur plus de 800 personnalités. Murdoch et son état-major ont d'abord fait la sourde oreille devant les premiers échos du scandale, avant de dédommager plusieurs personnalités qui avaient porté plainte, tout en rejetant la responsabilité de ces écoutes sur une ou deux personnes poursuivies par la justice. Mais c'est finalement un système très organisé, et bien connu des patrons du groupe, qui a été révélé progressivement. Jusqu'au coup d'éclat fatal. On peut penser que la chute de la filiale britannique de l'empire médiatique de Rupert Murdoch a commencé en mars 2002 lorsqu'une adolescente, Milly Dowler, disparaît, avant d'être retrouvée assassinée |
Les journalistes du tabloïd News of the World piratent son répondeur téléphonique, et auraient même effacé un message car la messagerie était pleine, laissant croire aux policiers et à ses parents que qu'elle était vivante, et avait effectué cette opération elle-même. Il faudra attendre près de dix ans ans, pour que pendant l'été 2011, le Guardian révèle cette information, poussant Murdoch à fermer brutalement News of the World, comme s'il découvrait la gravité de ces dérapages.
Les ennuis des Murdoch ne sont pas finis, puisque l'organisme de contrôle OFCOM enquête sur le bouquet satellite britannique BSkyB, dont Murdoch est actionnaire principal, et notamment sur sa chaîne d'info Sky News. L'enquête concerne cette fois un nouveau scandale de piratages de comptes e-mails. L'autorisation de diffusion de la chaîne pourrait être remise en cause.
Un élément de poids pour notre dossier Murdoch game over ?
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