Surtout ne pas être paraître isolé : c’était l’objectif du candidat socialiste venu clôturer, samedi 17 mars, deux jours de rencontres intitulées "Renaissance pour l'Europe" qui se tenaient au Cirque d’hiver à Paris. Entouré de dirigeants européens socialistes et sociaux-démocrates, Hollande a réitéré son intention de renégocier, une fois au pouvoir, le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’Union économique et monétaire (TSCG). Ce traité, appelé aussi Pacte budgétaire européen, a été signé par 25 des 27 Etats membres de l’UE fin février et doit être ratifié par, au minimum, 12 pays. Hollande le trouve trop focalisé sur la discipline budgétaire et pas assez sur la croissance.

Hollande est-il soutenu par ses petits camarades socialistes dont, au passage, aucun n’est au pouvoir actuellement ? Tout dépend. Pour Le Monde, ça ne fait pas un pli, du moins dans le titre :

Le reste de l’article est cependant moins catégorique. Disons que l’adhésion est polie : "«Nous, sociaux-démocrates allemands, partageons les orientations politiques de François Hollande», a ainsi déclaré Sigmar Gabriel, le chef du SPD. «Je félicite François Hollande pour sa campagne ambitieuse et réaliste», a poursuivi le Bulgare Sergueï Stanichev, président du Parti socialiste européen. «François, que ta course aux élections soit un succès extraordinaire», a renchéri Pier Luigi Bersani, le président du Parti démocrate italien. L'Allemand Martin Schulz, tout en s'imposant une certaine réserve diplomatique liée à ses fonctions de président du Parlement européen, a lui aussi souhaité le «succès» de son «ami»". Rien sur la remise en question du traité.

S’ils sont polis, les socialistes européens sont-ils pour autant des rebelles ? C'est ce qu'affirme l’article publié sur un blog du site lacroix.com :

Et les extraits cités le confirment : "«Ce pacte ne suffit pas» affirme Pier Luigi Bersani, secrétaire du parti démocrate italien. «Ce pacte est, au mieux, inutile, au pire, dangereux», assène le socialiste autrichien Hannes Swoboda, chef du groupe Socialiste et démocrate (S&D) au parlement européen. «Les parlements sont souverains. La ratification d’un traité n’est pas un rituel. C’est un droit souverain et inaliénable de la France de renégocier le pacte et ce sera une opportunité pour les autres», déclare l’ancien premier ministre italien Massimo D’Alema."

Cette rébellion n’a pourtant pas frappé les Echos qui assurent même que :

Une thèse que la journaliste développe dans son article : "le soutien de ces partis frères est resté relativement convenu et le thème de la «renégociation» du traité européen sur la discipline budgétaire n'a pas fait l'objet d'un consensus, loin de là. D'ailleurs, la «déclaration de Paris», un temps imaginée par les organisateurs, n'a pas vu le jour faute d'accord entre les dirigeants politiques. Et d’ajouter que si le président du SPD allemand a jugé «urgente et intelligente» la piste des «projects bonds», il s'est fait moins allant sur la renégociation du traité. Pour lui, «le traité budgétaire doit être complété par une réelle initiative européenne en faveur de la croissance»". Sans plus. Conclusion de la journaliste : "S'il persiste à vouloir rouvrir le traité, c'est tout seul que François Hollande devra se lancer."

Il est grand temps que l'éconaute rouvre le dossier européen non ?