Dépenses de com' des ministères : Anticor porte plainte
Brève

Dépenses de com' des ministères : Anticor porte plainte

Anticor continue son combat pour normaliser les dépenses de communication de l'exécutif.

Le Monde a annoncé hier que "l'association de lutte contre la corruption Anticor a décidé de déposer plainte contre X, vendredi 9 mars, pour délit de favoritisme et détournement de fonds publics". Elle vise les dépenses indues des ministères, qui avaient été pointées par un rapport de la Cour des comptes en novembre.

L'institution relevait qu'entre 2007 et 2010, les enquêtes d'opinion commandées par les dix principaux ministères ont coûté 30 millions d'euros, soit une hausse moyenne de 40% sur cette période. Des sondages qui interrogeaient parfois l'opinion des Français sur l'image personnelle des ministres. Ainsi, Laurent Wauquiez a commandé en 2010 une étude pour vérifier sa notoriété, mais aussi son "dynamisme", son "courage", sa "sympathie", sa "modernité" ou sa "sincérité".

Le Monde souligne d'autres exemples : "C'est sur le budget 2007 de la chancellerie que Rachida Dati a facturé les 61 000 euros qui lui ont servi à savoir si les Français la trouvaient " volontaire, travailleuse, dynamique, tenace " ou encore " ouverte au dialogue ". Contre 73 817,72 euros, Christine Lagarde, alors à Bercy, a pu tester son dynamisme, son courage, sa modernité. Quant à Gérard Longuet, il a cherché à savoir, sur les deniers du ministère de la défense, ce que les Français pensaient du conflit Copé-Fillon..."

La Cour reprochait aussi à divers ministères d'avoir signé des contrats, sans aucun appel d'offre et donc de façon totalement illégale, avec le cabinet de conseil de Pierre Giacometti, l'ancien patron d'Ipsos, très proche conseiller de Nicolas Sarkozy, mais aussi Jean-Luc Mano, ancien directeur de France 2. Le Parti socialiste avait promis une commission d'enquête parlementaire sur ces sujets, rappelle le quotidien. C'est parce qu'elle n'a pas vu le jour, et que le parquet de Paris ne s'est pas saisi de l'affaire, qu'Anticor l'a fait. "La plainte est désormais entre les mains de François Molins, le procureur de Paris, qui peut ouvrir une enquête préliminaire, confier l'affaire à un juge d'instruction ou la classer sans suite. Dans ce cas, Anticor se constituera partie civile." Comme elle l'a fait dans l'affaire des sondages de l'Elysée, après qu'une première plainte avait été classée sans suite. Un juge d'instructions était alors saisi de l'affaire, avant de se voir désavouer par le parquet, puis par la cour d'appel. La Cour de cassation devrait trancher sur la question de recevabilité de la plainte dans l'année. En novembre 2010, elle avait reconnu le droit de se porter partie civile à l'association Transparency International dans l'affaire des biens mal acquis des chefs d'Etat africains.

Nous avions invité l'avocat d'Anticor sur notre plateau, justement pour parler des sondages de l'Elysée. Et un membre de l'association nous avait aussi exposé les motivations de son action.

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