Angleterre : crime raciste puni 18 ans après
Brève

Angleterre : crime raciste puni 18 ans après

Stephen Lawrence, un jeune noir britannique de 18 ans, est mort en 1993, victime d'une agression raciste. L'enquête avait été bâclée par Scotland Yard. Mais en 1997, la photo des suspects paraît dans la presse, et le drame devient une affaire nationale. Finalement, hier, la justice a condamné deux des agresseurs, à 14 et 15 ans de prison.

Le drame s'est produit à Londres le 22 avril 1993 : Stephen, étudiant en architecture né en Grande-Bretagne dans une famille originaire de la Jamaïque, attend l'autobus avec un de ses amis. Il est attaqué et frappé de deux coups de couteau, par quatre ou cinq jeunes blancs, membres d'un gang connu pour sa violence. La police traîne les pieds, et enterre l'affaire, ce qui va provoquer un scandale (à retardement), et un débat de société qui dure encore.

"Pas de place pour se cacher" titre aujourd'hui le très conservateur Daily Mail, en pointe dans cette affaire depuis des années. "Le juge emprisonne deux des diaboliques assassins de Stephen, puis demande à la police de poursuivre les trois ou quatre autres qui sont encore en fuite", détaille le journal.

"Meutriers !", titrait hier le même tabloid, en montrant en très gros la photo des deux condamnés, Gary Dobson et David Norris (17 et 16 ans à l'époque). Le Daily Mail reproduisait sur cette Une la couverture publiée il y a quinze ans, le 14 février 1997. Le journal y avait montré, sans les flouter, les visages de cinq suspects (dont les deux condamnés d'hier).

Le responsable du journal, Paul Dacre, défend d'ailleurs en vidéo le choix d'avoir lancé cette campagne l'époque, sans avoir respecté la présomption d'innocence. Une position facile à adopter aujourd'hui, mais qui pose tout de même quelques questions d'ordre éthique...


"Et maintenant résolvez celles-là...", demande aujourd'hui The Independent (ci-dessous) en montrant le visage de quatre autres victimes de meurtres racistes. "Je ne serai pas en paix tant qu'ils n'auront pas été tous traduits en justice", déclarait le père du défunt à la Une du journal d'hier.


"Justice au bout de 18 ans", titraient hier le Daily Telegraph et le Guardian. Le premier avec la photo des deux condamnés, à côté du portrait de leur victime, le second avec la photo de la mère du défunt.

Le Guardian rappelle, lui, qu'une enquête officielle, ouverte par le gouvernement de Tony Blair, évoquait un "racisme institutionnalisé" dans la police londonienne.


"La justice enfin", tonne le Times avec la photo de la mère de la victime, tandis que l'Evening Standard lance : "Deux sont en prison : maintenant, attrapez les autres".

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