Enquête : Télérama égratigne Mediapart, qui réplique
Brève

Enquête : Télérama égratigne Mediapart, qui réplique

Il n'y a pas que les médias pure players qui ont une liberté de ton. Télérama publie cette semaine une enquête décapante sur "les nouveaux conquérants de l'info". De Slate à Rue89 en passant par Mediapart, Le Post, Owni, tous les sites et leurs modèles économiques ("entre quête du clic et précarité financière") ont été passés au scanner, sans concession. Une analyse et un ton qui n'ont pas spécialement plu à certains des journalistes qui y travaillent.

) ont été passés au scanner, sans concession. Une analyse et un ton qui n'ont pas spécialement plu à certains des journalistes qui y travaillent.

Il y en a pour tout le monde. Emmanuelle Anizon et Olivier Tesquet ont enquêté au sein des rédactions des pure players pour rendre compte de leur combat permanent dans un paysage médiatique très concurrentiel. Résultats : peu de sites sortent indemnes de cette enquête très fouillée et écrite sur un ton ironique. A Slate.fr par exemple, une journaliste jubile d'avoir des nouveaux locaux avec "un téléphone par personne". Le rédacteur en chef, Johan Hufnagel, déplore le manque de temps pour se développer : "On est tous sous-capitalisés, on a quatre ans pour réussir, c'est peu". A Rue89, on ne paye pas assez pour retenir ses journalistes (l'un d'entre eux est passé au Nouvel Obs en doublant son salaire). Chez Owni, on fait également profil bas : "dans les minuscules locaux d'Owni, les journalistes attendent un déménagement improbable et un salaire capricieux mais fêtent chaque vendredi soir, à grandes rasades de bière tiède, la survie de leur soucoupe et la suite de l'aventure", écrit Télérama (Tesquet est lui-même un ancien d'Owni).

Mediapart n'est pas mieux loti. Le site qui "revendique 56 000 souscripteurs (...) reste à la merci du moindre fléchissement d'abonnés", explique Télérama qui ironise sur sa méthode pour "draguer l'abonné" . Ainsi, Mediapart "tape sur l'antéchrist Sarkozy ; vend ses scoops en feuilleton, façon Les Feux de l'amour : Bettencourt, Karachi, Takieddine ; alpague le client dans ses newsletters. Depuis votre boîte mail, "Fabrice Arfi de Mediapart" vous emmène dans les couloirs sombres de la République. Diantre !" Dans un tableau récapitulatif, Télérama en remet une couche sur Mediapart en évoquant du "papier (trop long) transposé sur le web, une présentation austère (faut aimer le commentaire de procès-verbal), voire sentencieuse. Ça manque d'(auto) dérision" et le site aurait "tendance aussi à survendre et surfeuilletonner ses scoops".

Rhabillés pour l'hiver, certains journalistes de Mediapart comme Fabrice Arfi et Michel Deléan ont vivement réagi sur twitter en s'adressant aux deux auteurs, Emmanuelle Anizon et Olivier Tesquet. De la déception aux erreurs factuelles (Pigasse n'est pas actionnaire du site contrairement à ce qu'a écrit Télérama), petits échantillons de tweets amers et agacés :

L'occasion de vous plonger dans notre dossier : "Presse en ligne ch. modèle (s)".

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