"Plaisirs asymétriques séduction" : Théry fait polémique
Brève

"Plaisirs asymétriques séduction" : Théry fait polémique

"Plaisir asymétriques de la séduction", ou non ? Dans l'onde de choc de l'affaire DSK, se poursuit un débat sur le "féminisme à la française

", notion avancée par la sociologue Irène Théry.

Après un premier point de vue dans Le Monde.fr, dans lequel elle proposait d'accorder une "présomption de véracité" à la plaignante dans l'affaire DSK, la sociologue a écrit une seconde tribune dans Le Monde, dans laquelle elle répond à un texte de l'historienne américaine Joan Scott, spécialiste du féminisme français, publié dans la rubrique "forum" du New-York Times.

Scott y estimait que la culture française a longtemps toléré des comportements de séduction lourde, à la limite du harcèlement, comme pouvait le faire Dominique Strauss-Kahn. Elle affirme même qu'un certains féminisme français l'acceptait totalement. Elle cite notamment l'historienne Mona Ozouf, qui nomme cela "l'art de la séduction".

Pour Théry, l'analyse que propose Scott de la position de Ozouf s'avère caricaturale. La sociologue livre sa définition du "féminisme à la française" : "Mon sentiment est que, par-delà mes convictions, le féminisme à la française est toujours vivant. Il est fait d'une certaine façon de vivre et pas seulement de penser, qui refuse les impasses du politiquement correct, veut les droits égaux des sexes et les plaisirs asymétriques de la séduction, le respect absolu des du consentement et la surprise délicieuse des baisers volés."

Mais cette notion de "plaisirs asymétriques de la séduction" a suscité la polémique. L'historienne Joan Scott lui répond dans Libération : "Ce n’est pas là un féminisme dans lequel toutes les féministes françaises se reconnaîtront. (...)Il s’agit là d’une idéologie qu’on pourrait qualifier de républicanisme aristocratique dont les implications dépassent largement les relations entre les sexes. Elle suggère que les différences doivent être comprises de façon hiérarchique (le féminin par rapport au masculin), que les efforts visant à instaurer l’égalité juridique sont non seulement stériles (puisque les différences - comme la différence des sexes - font partie de «l’ordre naturel des choses» mais qu’ils sont également la cause de perturbations. Le «consentement amoureux» implique la soumission à son supérieur dans l’intérêt de l’harmonie nationale."

Le blog féministe "les entrailles de Mademoiselle", s'oppose aussi radicalement à cette notion : "Le «fémin­isme à la française», ce serait donc le fait de réclamer l’égalité des droit ET d'aimer une petite dom­i­na­tion sym­pa­thique quand on sort de l’université et qu’on va boire un verre ; ce serait aimer cette façon tout à fait char­mante qu’aurait l’homme de nous relu­quer nos fesses d’intellectuelle qui ne fait pas que penser, mais qui vit, voire qui s’encanaille un peu ! " (...) "Parce que l’asymétrie, la dom­i­na­tion, les bais­ers volés, ce n’est pas glam­our. La dom­i­na­tion, c’est le lavage des chiottes de ces messieurs, c’est la course au super­marché, les salaires de merde, c’est se retrou­ver can­ton­née au tor­chage des mioches, c’est être écartée des lieux de déci­sion, devoir fer­mer sa gueule, se faire définir, baiser, mépriser."
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