Démission ambassadrice ? Polémique Syrie / F24
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Démission ambassadrice ? Polémique Syrie / F24

Au cours d'une intervention téléphonique en direct sur France 24 mardi soir, une femme qui se présente comme Lamia Chakkour, l'ambassadrice de Syrie à Paris, annonce qu'elle démissionne de son poste. L'agence Reuters appelle l'ambassade qui confirme les informations diffusées sur France 24. Puis, coup de théâtre, la télévision syrienne dément, et les chaînes d'information arabes font de même. Depuis c'est la polémique entre France 24 et la Syrie, chacun menacant de porter plainte.


Dans l'émission Le Débat, présentée par Vanessa Burgraf la soit-disante ambassadrice déclare au téléphone, en direct, semblant lire un texte avec difficulté, qu'elle démissionne de son poste : "Je ne peux soutenir ce cycle de violences, je ne peux ignorer tous les manifestants qui ont trouvé dans la mort dans l'honneur et dont les familles vivent aujourd'hui dans la douleur". Elle annonce: "J'ai informé le secrétaire personnel du président Bachar el-Assad de mon intention de démissionner", et ajoute que cette démission prend effet immédiatement.

Aussitôt après, vers 19h39, l'agence Reuters qui a regardé France 24 et contacté l'ambassade diffuse une dépêche citant l'ambassade : "Nous confirmons les informations que vous avez pu voir en direct sur France 24. L'ambassade de Syrie en France ne fera pas plus de commentaires pour l'instant"

Mais la télévision syrienne et les chaînes d'informations arabes Al Arabya et Al Jazeera diffusent le message d'une personne se présentant comme la vraie ambassadrice, se disant en colère et démentant formellement cette démission.

France 24 réagit, tard ans la soirée de mardi, par un communiqué précisant les conditions dans lesquelles l'interview a été recueillie : "À 19h20, nous l’avons interviewée en direct sur notre antenne anglophone puis sur notre chaîne francophone. À deux reprises, et sans que nous ayons été prévenus à l’avance de la teneur de ses propos, elle a annoncé en direct qu’elle remettait sa démission d’ambassadrice de Syrie en France. (...) À notre immense surprise, celle-ci a ensuite démenti ces propos sur Al-Arabiya, Al-Jazira, et sur la télévision syrienne.Nous n’excluons ni la manipulation ni la provocation. Si tel était le cas, nous poursuivrons en justice toutes les personnes, officines, ou services officiels qui en seraient à l’origine."


Mercredi à 11 h sur le plateau de France 24, Philippe di Nacera son directeur adjoint, explique que la chaîne a contacté l'ambassade pour que l'ambassadrice intervienne par téléphone pendant un débat consacré à la Syrie.

Contacts téléphoniques, e-mail, avec le ministre conseiller de l'ambassade qui envoie une photo de l'ambassadrice et donne le numéro sur lequel on peut l'appeler à l'heure prévue. Et surprise, celle qui se présente comme ambassadrice annonce sa démission et refuse de répondre à aucune question.




Depuis, l'ambassade refuse de recevoir les journalistes de France 24, mais l'ambassadrice a parlé à une équipe de BFM-TV, en démentant une fois de plus toute démission. Elle accuse France 24 de mener une campagne de désinformation contre la Syrie depuis mars 2011.

Sur France Info, la patronne de la version anglophone de France 24 déclare ""Ca reste très confus, ça reste très troublant. Nous n'excluons pas la manipulation, ni la provocation et si c'est le cas, France 24 poursuivra en justice toutes les personnes et services officiels qui en seraient à l'origine".

Le quotidien syrien Al-Watan paru ce mercredi évoque l'affaire :"C'est un scandale historique impliquant (...) toute la presse française. Cela devrait inciter à la démission immédiate du rédacteur en chef de France 24 (...) et peut-être du Premier ministre français. Le niveau professionnel et moral de cette chaîne est tombé au plus bas, jusqu'au point de falsifier les informations et de les fabriquer."

Pas d'explications, mais des hypothèses comme cellle de Karim Emile Bitar, chercheur à l'IRIS qui écrit sur son compte Twitter que "le site web de l'ambassade avait été hacké, ce qui explique peut être le mail de confirmation envoyé à Reuters"

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