Grenelle : le plan TGV non financé ? (Libération)
Brève

Grenelle : le plan TGV non financé ? (Libération)

Le Grenelle de l'environnement est-il allé trop vite en programmant la création de 4500 km de lignes à grande vitesse ? Dans son édition du 9 mai, Libération explique que "le schéma de développement du réseau à grande vitesse s'avère très délicat à financer". Certaines lignes, jugées peu rentables, auraient un coût démesuré. Même Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre du développement durable et des transports, en aurait conscience : selon Libération, elle refuse d'être auditionnée sur ce sujet par Hervé Mariton, député UMP et rapporteur du budget des transports pour la commission des finances.

Comment expliquer une telle impasse financière pour le plan TGV ? A l'origine, le Grenelle prévoyait la construction de 2000 km de lignes pour les trains à grande vitesse d'ici à 2020 et 2500 km supplémentaires à plus long terme. Problème : selon le député UMP Hervé Mariton, qui doit rendre un rapport sur le sujet à la commission des finances le 18 mai, ce plan est "totalement virtuel", le schéma serait "ni chiffré ni hiérarchisé". En clair, la création de certaines lignes secondaires ne serait pas économiquement viable. Ce serait le cas, par exemple, de la ligne Marseille-Nice dont la création "relève d'un délire absolu" selon Yves Crozet, le directeur du Laboratoire d’économie des transports interrogé par Libération. Un avis partagé par Mariton : "Les recettes ne vont couvrir que 10% du coût de l’infrastructure ! Ce n’est pas raisonnable", s'exclame-t-il. Coûtant 15 milliards d’euros, cette ligne serait presque quatre fois plus chère au kilomètre que le prochain tronçon Tours-Bordeaux.

Le Grenelle a prévu de débloquer 100 milliards d'euros pour les rails. Mais le financement est loin d'être bouclé. Réseau Ferré de France (RFF) ne finance les projets qu'à hauteur de ce qu'il pourra espérer se faire rembourser avec les péages. Ce qui a une double conséquence : RFF réclame une hausse de ce droit de passage accordé à la SNCF (quitte à empêcher la rentabilité économique de ces lignes pour la SNCF) et limite ses investissements. Ainsi, "sur Metz-Strasbourg, il n’alloue qu’un gros quart des 2 milliards d’euros que coûte la ligne (530 millions d’euros). Le reste est de l’argent public : celui de l’Etat et des collectivités locales", indique Libération.

 

Faute de rentabilité, ces nouvelles lignes TGV pourraient donc creuser le déficit public. D'autres solutions seraient déjà envisagées : on pourrait construire des lignes classiques plutôt que des lignes TGV sur certains trajets (pour le Paris-Le Havre par exemple). D'autres financements pourraient également être trouvés : le PS proposerait par exemple une vignette poids lourds qui pourrait rapporter entre 500 millions et 1 milliard d’euros par an. Dans tous les cas, le projet tel que le Grenelle l'a conçu est à revoir.


L'occasion de (re)lire notre observatoire : "Grenelle de l'environnement : l'impossible bilan du plan Borloo".

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