Colombani répond à Fottorino, dans Le Monde
Brève

Colombani répond à Fottorino, dans Le Monde

Colombani répond à Fottorino, dans les colonnes du Monde cette fois. Après avoir laissé exploser sa colère dans l'Express, l'ancien directeur du quotidien revient, de façon un peu plus posée, sur l'édito assassin que son successeur a publié le 3 novembre, et qui a dérangé une partie de la rédaction.

Eric Fottorino se désolait que l'ancienne direction du Monde, qu'il ne nommait pas, ait construit un groupe de presse autour du quotidien, au prix d'une dette énorme, et ait soutenu Edouard Balladur en 1995.

Comme dans l'Express, Jean-Marie Colombani explique que la constitution du groupe de presse, pensé pour renflouer les caisses du quotidien, l'a plongé dans le rouge. Mais "à treize années de patiente construction, pour assurer l'avenir, ont succédé trois années de déconstruction", regrette-t-il en faisant allusion aux ventes successives de titres organisées par son successeur.

"Pendant treize années, je m'enorgueillis – car il faut avoir, pour cette maison, de l'orgueil aussi – d'avoir successivement, et avec succès: sauvé le journal d'une menace avérée de faillite en 1994 par une formidable relance éditoriale; doté ce même journal, au tournant des années 2000, de son arme pour l'avenir, à savoir son navire Internet (Lemonde.fr, dont le leadership a été hélas abandonné); et construit, autour du journal, un groupe constitué, aux dires mêmes des désormais "propriétaires" du Monde, de titres "prestigieux"", écrit Colombani.

Comme dans l'Express encore, il lance que "trois ans et demi, c'est une durée raisonnable pour apprécier la qualité d'un mandat. (…) Or ce qui est advenu au bout de ces trois ans et demi porte un nom: la faillite." Mais il ne récrit pas, évidemment la phrase très dure qu'il avait eu à l'égard de Fottorino, "qui ne mérite pas de porter le destin de ce quotidien". Dans les colonnes du journal, il se fait légèrement plus doux : "La qualité de directeur du Monde impose, me semble-t-il, d'assumer une histoire, celle de cette maison, toute son histoire, avec ses hauts et ses bas, ses combats et parfois ses erreurs. En même temps cette qualité comporte l'obligation d'assumer sa responsabilité."

Mais Colombani ne se prive tout de même pas pour critiquer "l'alibi condescendant, ou le regard mesquin, de la part de celui qui signe la fin d'une histoire, notre histoire" : "Celle d'une indépendance orgueilleuse." C'est en effet Fottorino qui a mené la cession du Monde au trio Matthieu Pigasse, Xavier Niel et Pierre Bergé.

L'ancien directeur, même s'il concède "quelques dérapages regrettables" sous sa direction, ne répond en revanche pas sur les accusations de prises de position politique du "journal de référence".

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