Violence / homophobie : controverse sur un clip d'Indochine
Brève Vidéo

Violence / homophobie : controverse sur un clip d'Indochine

Violence salutaire ou choquante ?

Le dernier clip d'Indochine "College Boy", révélé par Le Parisien, qui aborde l'homophobie et la violence à l'école suscite la polémique. Des associations de lutte contre l'homophobie saluent le clip, tandis que des voix s'élèvent pour dénoncer sa violence.

Six minutes de vidéo en noir et blanc, montrant la descente aux enfers d'un élève. Le jeune garçon est passé à tabac par ses camarades de classe. Des coups de pied, des coups de poing. Jusqu'à une crucifixion dans la cour de récréation, et une exécution à coups de revolver tandis que d’autres filment la scène avec leur téléphone portable. Les adultes autour ont un bandeau sur les yeux, comme pour se voiler la face.

Le chanteur du groupe, Nicola Sirkis explique sa démarche dans Le Parisien : "Au départ, c’était une chanson sur l’indifférence, l’intolérance au sens large. Ensuite, elle a été rattrapée par l’actualité avec toutes les manifestations contre le mariage gay, les discours homophobes." Il explique avoir laissé carte blanche au réalisateur du clip Xavier Dolan. "C’est la même démarche que lorsque la sécurité routière réalise un clip choc pour sensibiliser aux accidents de la route. C’est plus éducatif qu’autre chose". Un avertissement en début de clip indique qu'il est déconseillé aux moins de 14 ans.

Pour Dolan, "la question n’est pas de se demander pourquoi suis-je allé aussi loin mais qu’est-ce qui empêcherait un groupe d’adolescents d’aller aussi loin alors que le lobbying des armes aux Etats-Unis est très puissant. C’est ma vision nord-américaine, mais des gens se font lapider partout." explique-t-il au Parisien. Surtout, la violence dénoncée n’est pas pire que celle projetée sur les chaînes musicales avec des clips mettant en scène "des filles en train de se verser de la vodka entre les seins, enduites d’huiles, en se faisant traiter de salopes par les chanteurs", explique-t-il aussi. Si l’on comparaît la violence distillée par les manifestations (contre le mariage pour tous, NDLR) et celle de mon clip, mon clip est un conte pour enfants".

Plusieurs réactions se sont fait entendre. L'ancien ministre de l' nationale Luc Chatel dit "oui à la dénonciation de ce phénomène, non à la banalisation". La journaliste Françoise Laborde, qui préside le groupe de travail sur la jeunesse et la protection des mineurs du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), estime que cette vidéo "n'a pas sa place dans des programmes de journée, donc c'est au minima après 22h30, et si le Conseil le juge utile ça peut être même classifié en moins de 18 ans donc difficile à diffuser avant minuit".

Interrogé jeudi par l'AFP, Eric Debarbieux, en charge de la prévention de la lutte contre la violence en milieu scolaire, a estimé au contraire que "ce clip d'Indochine est une oeuvre artistique, qui en cela doit être respectée et qui a le mérite de rappeler l'importance et la gravité du phénomène de harcèlement à l'école. Il n'est pas question de censure", tout en soulignant "le caractère outrancier de ces images, qui sont d'une violence insoutenable".

Des associations de lutte contre l'homophobie, comme l'association Le Refuge ont apporté leur soutien au clip sur les réseaux sociaux :

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