Douanes : piège au bitcoin pour un dealer
Brève

Douanes : piège au bitcoin pour un dealer

Contrôle de police aux frontières du darknet ?

Le directeur national du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), Jean-Paul Garcia, a indiqué que ses services ont acheté puis utilisé des bitcoins (cette "monnaie virtuelle" dont on vous parlait ici) pour interpeller un trafiquant. L'histoire a été reprise par la plupart des sites d'information spécialisée comme Numérama mais aussi par la presse généraliste après une dépêche AFP.

Un trafiquant d'amphétamines basé dans la Loire et interpellé fin décembre a ainsi vendu, sans le savoir, sa marchandise aux services des douanes. Depuis la loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi 2), les agents des forces de l'ordre peuvent en effet "acquérir des produits stupéfiants" afin de constater des infractions, sans être inquiétés.

Un trafiquant trop gourmand

Connu comme la "monnaie des mafias" car il assure un certain anonymat, le bitcoin laisse tout de même des traces, publiques qui plus est. "Bitcoin n'est pas aussi anonyme ni ne peut offrir le même niveau de confidentialité que l'argent liquide. L'utilisation du Bitcoin laisse beaucoup de traces publiques" rappelle ainsi la FAQ du site Bitcoin.org. Mais ces traces ne permettent pas nécessairement d'identifier les participants à une transaction.

Ainsi, si le dealer s'était contenté d'utiliser les bitcoins illégalement acquis en ligne, peut être aurait-il pu échapper à la justice. Son erreur a été de vouloir convertir ses bitcoins en "monnaie réelle", en l'occurence en euros. Il a pour cela utilisé la plateforme "Bitcoin-Central", service opéré par Paymium, une société... française basée à Paris. Une fois l'adresse bitcoin du trafiquant obtenue lors de la transaction, les autorités douanières ont "simplement" eu à demander les coordonnées qui lui étaient associées à Paymium, qui a coopéré.

picto "Bitcoin-Central", plateforme d'échange bitcoin/euros utilisée par le trafiquant

La nouvelle a été annoncée alors qu'aujourd'hui la Commission des finances de l'Assemblée tient une audition "sur les enjeux liés au développement des monnaies virtuelles de type Bitcoin" qui viserait notamment à encadrer plus strictement l'utilisation de la monnaie.

L'occasion de (re)lire notre "polar de l'Internet profond" : Comment le FBI a "traqué" et fermé (provisoirement) SilkRoad.

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