Dette : le juge Griesa menace d'attaquer l'Argentine
Brève

Dette : le juge Griesa menace d'attaquer l'Argentine

La dette argentine, suite mais jamais fin !

Alors que l'Argentine a saisi la semaine dernière l'aurorité boursière américaine (nous vous en parlions ici), furieuse d'avoir été déclarée en défaut de paiement partiel faute d'un accord avec les fonds "vautours", voilà que le juge Griesa (comme nous l'apprend Libération ce matin) menace à son tour de poursuivre Buenos Aires pour "outrage" !

Pour ceux qui n'auraient pas suivi (alors que nous avons consacré un dossier complet au sujet ), bref rappel des faits : en 2004, l’Argentine, après s'être déclarée en cessation de paiement fin 2001, a renégocié 93% du montant de sa dette qui dépassait les 100 milliards de dollars. La plupart des créanciers ont accepté de perdre de 40 à 75% des sommes qui leur étaient dues. Mais deux fonds "vautours", ou hedge-funds, NML (filiale du fonds Eliott) et Aurelius, fonds spécialisés dans l'achat de dette "décotée", refusent toute renégociation et mènent l'affaire devant les tribunaux. Et ces fonds vautours, qui n’ont pas du tout acheté la dette  à sa valeur réelle, sont gourmands :comme le note Mediapart, NML a déboursé l'équivalent de 50 millions d'euros en 2008 et attend, en retour, plus de 800 millions !

Incapables de trouver un accord avec ces fonds, l'Argentine s'est retrouvée en défaut de paiement et n'a pas tardé à saisir l'autorité boursière américaine, dénonçant un système dans lequel le juge américain Thomas Griesa aurait joué le jeu des fonds "vautours", en interdisant en juillet 2012 au pays d'honorer les échéances de sa nouvelle dette tant qu'elle ne remboursera pas aussi NML et Aurelius.

Ce matin dans Libération, nouveau coup de théâtre ! Le juge américain Thomas Griesa menace de poursuivre l'Argentine pour "outrage". Il n'a, en effet, pas apprécié les deux pages de publicité que s'est offert le gouvernement argentin dans le New York Times et le Wall Street Journal jeudi dernier. Dans ces deux pages, Christina Kirchner, présidente argentine, n'hésitait pas à remettre en cause le jugement de Griesa : "Un juge menace la souveraineté d'un pays qui a versé 539 millions de dollars dans des limbes juridiques. Ce n'est pas légal de retenir ces fonds. Le jugement n'a ni queue ni tête".

Pour que ces "fausses et trompeuses" accusations cessent, le juge Griesa a donc menacé de porter plainte contre le pays qui a également saisi jeudi la Cour internationale de justice de La Haye, l'organe judiciaire principale des Nations Unies. Cette décision, comme le précise Libération, est en revanche purement symbolique, les Etats-Unis ne reconnaissant pas l'instance judiciaire.

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