Bar de Sevran : un cadre de France Télés reconnaît un "bug"
Brève

Bar de Sevran : un cadre de France Télés reconnaît un "bug"

"Un bug". C'est ainsi qu'un cadre de France Télévisions a qualifié le reportage du JT de France 2 sur le café de Sevran prétendument interdit aux femmes (mais qui ne l'était pas). Des propos rapportés par le Bondy Blog jeudi 8 février et qui constituent le premier "mea culpa" d'un responsable de France Télés.

C'est une grande première. Plus d'un an après la diffusion d'un reportage du JT de France 2 sur un bar prétendument interdit aux femmes à Sevran, et onze mois après la contre-enquête du Bondy Blog qui critiquait notamment le montage orienté effectué par la journaliste de France 2, un responsable de France Télés a reconnu auprès de ce même Bondy Blog que le reportage était "un bug". 

Souvenez-vous : le 7 décembre 2016, France 2 diffusait dans son JT un sujet dans lequel deux femmes membres du collectif "la brigade des mères" filmaient en caméra cachée un bar PMU de Sevran, le "Jockey Club". Un bar prétendument interdit aux femmes. Problème :  une contre-enquête du Bondy Blog trois mois plus tard révèle qu'il n'en est rien. Le bar PMU de Sevran a bien des clientes, et même des habituées. La journaliste de France 2 n'est jamais entrée dans le bar pour vérifier la caméra cachée de la "brigade des mères". Arrêt sur images, qui s'est déplacé au "Jockey Club" le temps d'une émission, fait le même constat. Le propriétaire du bar, Amar Salhi, a déposé plainte en juin 2017 contre France Télés pour "diffamation", une procédure toujours en cours selon le Bondy Blog

"Un problème s'est manifestement posé"

Las : depuis sa diffusion, le reportage infuse largement dans la campagne présidentielle. Récupéré par (presque) tout le monde, à gauche, à droite, à l'extrême droite, le "bar de Sevran" est utilisé comme exemple des "territoires perdus de la République". Sans que jamais France 2 ne rectifie son sujet initial... ni que David Pujadas, alors encore présentateur du JT, ne fasse de mea culpa. Saisi, le CSA blanchit en juillet 2017 France 2, considérant que le reportage n'a pas stigmatisé les habitants de Sevran.

Et puis vient Hervé Brusini, directeur en charge du numérique, de la stratégie et de la diversité. Il est reçu par le ministère de la cohésion des Territoires ce 29 janvier, en compagnie d'autres responsables de médias nationaux pour un groupe de travail "image des quartiers". Selon le Bondy Blog, "interrogé par un membre du groupe de travail sur le désormais célèbre reportage", "Hervé Brusini a reconnu, selon ses propres termes «un bug»". Un terme qu'il a réitéré auprès du Bondy Blog : "Il y a eu un bug, oui, et un problème qui s'est manifestement posé avec ce reportage". Ajoutant auprès du site : "Comment analyser ce bug ? Je ne sais pas. Je ne suis pas mandaté pour en parler". Comme le remarque la rédactrice en chef du Bondy Blog, Nassira El Moaddem (plusieurs fois reçue sur notre plateau), "c'est en tout cas la première fois qu'un responsable du groupe audiovisuel fait amende honorable sur ce sujet". 

Dans la journée de vendredi, le rédacteur en chef adjoint du service politique de France Télé Olivier Siou a posté sur Twitter un extrait de ce qui semble être un communiqué : "La direction de l'information renouvelle son soutien à [la journaliste] Caroline Sinz et à l'équipe du 20 heures", peut-on y lire. "Elle ne fait en aucun cas «amende honorable» comme certains ont pu l'écrire et le relayer", est-il ajouté (L'article du Monde titre par exemple que "France Télévisions reconnaît un bug", alors qu'il s'agit d'un responsable de France Télés.). Et conclut que "le travail de la rédaction", "assumé à l'époque (...), l'est toujours".

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